Les prix du cacao se sont repliés cette semaine, tombant même à Londres à leur plus bas niveau depuis plus de six mois, alors que la récolte ivoirienne bat son plein, les cours du café et du sucre connaissant pour leur part des fortunes divergentes.

CACAO

Les prix de la fève brune ont cédé du terrain cette semaine, glissant vendredi jusqu'à 1456 livres la tonne à Londres, un plus bas depuis le 1er juin, et jusqu'à 2305$ la tonne à New York, un niveau plus vu depuis le 27 juillet, dans un marché hésitant, mais toujours pénalisé par une offre abondante.

Ainsi, la poursuite des récoltes en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale de cacao) au plus fort de la saison tendait à entretenir la prudence des opérateurs, ont souligné les experts de la revue spécialisée Public Ledger, notant «la bonne montée en puissance des volumes récoltés» dans toute l'Afrique de l'Ouest.

Des investisseurs, soucieux de se repositionner avant la fin de l'année, pouvaient être ainsi tentés de réaliser quelques bénéfices.

Une baisse sensible des volumes de fèves arrivant dans les ports ivoiriens, par rapport à la même période l'an passé, avait alimenté début décembre des interrogations sur l'ampleur de la récolte en cours dans les plantations. Mais elle pourrait être due selon des négociants à «un mauvais report» des véritables volumes acheminés, en réalité plus élevés, a indiqué le Public Ledger.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1471 livres sterling vendredi vers 11h contre 1543 livres le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2325$ la tonne contre 2432$ une semaine plus tôt.

CAFÉ

Le cours du robusta comme celui de l'arabica ont tous deux fléchi cette semaine, dans un marché toujours hanté par la perspective d'une forte progression de la production pour la saison en cours.

«Les prix du café continuent sur un mode baissier» essentiellement sous la pression des estimations sur l'offre du Brésil, premier pays exportateur de la planète, a souligné Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays Capital.

Le pays a en effet entamé en mars dernier une année prospère au sein de son cycle biennal de production caféière qui alterne années médiocres et années fastes, et s'attend pour la saison 2012-2013 à une récolte record, tandis que la saison suivante (2013-2014), a priori défavorable, «pourrait au final enregistrer un repli de production moins important que d'habitude», a expliqué l'analyste.

Cependant, les volumes d'échanges sur les marchés du café restaient relativement limités.

«On a vraiment l'impression que c'est déjà Noël (...) et on devrait rester à de tels niveaux (d'échanges) jusqu'à la fin de l'année, même si de si faibles volumes peuvent aussi exacerber les fluctuations des cours», ont ainsi observé les experts du courtier Sucden.

Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1881$ vers 11h, contre 1899$ le vendredi précédent vers 12H30.

Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 144,05 cents, contre 144,75 cents sept jours auparavant.

SUCRE

Après être tombés mi-décembre à leurs plus bas niveaux depuis l'été 2010, les cours du sucre se sont un peu ressaisis cette semaine.

«Même si la surabondance de l'offre de sucre pèse sur le marché mondial, il y a le sentiment que les prix (en chute presque continue depuis début octobre) ont baissé exagérément, et cela encourage clairement» des achats à bon prix de la part d'investisseurs opportunistes, a commenté Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Néanmoins, étant donné la récente accélération de la production au Brésil (premier pays producteur), «il ne faut pas non plus s'attendre à voir les prix bondir», a tempéré M. Fritsch, s'attendant plutôt à une stabilisation.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 516,20$ vendredi vers 11h contre 501,60$ le vendredi précédent vers 12H30.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 19,16 cents contre 18,67 cents sept jours auparavant.