Les prix du cacao ont nettement rebondi cette semaine, dopés par les inquiétudes persistantes sur les récoltes en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, tandis que café et sucre poursuivaient leur hausse, toujours soutenus par les pluies affectant les cultures au Brésil.

CACAO

Les cours de la fève brune ont rebondi cette semaine, à la faveur des tensions sur la production en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale).

«Les faibles volumes récoltés pèsent sur les cours, et une inquiétude majeure concerne la qualité des fèves, dont de nombreux négociants critiquent la petite taille et le niveau élevé d'acidité», a expliqué Kate Tang, analyste de Barclays Capital.

Selon des chiffres rapportés par la revue spécialisée Public Ledger, le volume de cacao arrivé dans les ports ivoiriens entre début septembre et le 15 juillet a reculé de 4,3% par rapport à la période correspondante de la saison 2010-2011.

Le développement des plants dans le pays a été sévèrement pénalisé en janvier et février par l'harmattan, un vent chaud et sec soufflant du Sahara.

«Il faudrait plus de soleil et de chaleur dans les prochaines semaines pour aider la production. De plus, la forte humidité qui règne actuellement en Afrique de l'ouest favorise les champignons attaquant les plantations», a précisé Mme Tang.

De son côté, affectée par des maladies et une météo défavorable, la production de cacao d'Indonésie (troisième exportateur mondial) s'est effondrée de 68% sur un an en juin, selon des chiffres officiels.

L'Indonésie pourrait être par ailleurs fortement touchée par «le retour probable» au troisième trimestre du phénomène climatique El Nino, qui se traduirait par une sécheresse excessive, a estimé Kate Tang.

Les prix ont cependant été quelque peu refroidis jeudi par l'annonce d'une baisse de 9,8% sur un an, au deuxième trimestre, des concassages en Amérique du Nord - baromètre de la consommation -, selon l'Association américaine des chocolatiers.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1547 livres sterling vendredi contre 1533 livres le vendredi précédent vers la même heure.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en septembre valait 2241 dollars la tonne contre 2214 dollars une semaine plus tôt.

CAFÉ

Les prix du café ont été dopés cette semaine par les craintes toujours vives sur les exportations du Brésil, premier producteur mondial.

«Les pluies abondantes qui tombent actuellement dans le pays minent les récoltes et accroissent les retards d'acheminement des fèves», a observé Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. Ces précipitations alimentent par ailleurs les inquiétudes sur la qualité des cultures, car «une humidité trop abondante peut faire pourrir les fèves», a ajouté le Public Ledger.

Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2180$ vendredi contre 2039$ le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 186,75 cents contre 184,60 cents sept jours auparavant.

SUCRE

Les cours du sucre ont terminé la semaine en hausse, après avoir fléchi en début de semaine, eux aussi aidés par les pluies persistantes au Brésil, premier exportateur de la planète, qui «affectent la récolte, le raffinage et les acheminements», a noté Nick Penney, analyste du courtier Sucden.

«Le marché est aussi soutenu par la crainte de voir l'Inde revenir sur sa décision de gonfler ses exportations cette année, étant donné que le pays (deuxième producteur mondial) connaît des pluies de moussons moins importantes que prévu», ce qui risque de ralentir le développement des plants et ainsi peser sur la récolte, a-t-il ajouté.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 636,30$ vendredi contre 613,60$ le vendredi précédent pour le contrat d'août.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 23,20 cents contre 22,70 cents sept jours auparavant.