La faiblesse historique du taux de chômage québécois n'empêchera pas Montréal de continuer à attirer les meilleurs talents du monde pour travailler dans son secteur de l'intelligence artificielle, ont estimé lundi les géants technologiques Google et Microsoft.

Selon le stratège en innovation de données de Microsoft Charles Verdon, le statut fleurissant de la métropole en tant que centre mondial d'apprentissage profond est devenu un atout pour attirer les chercheurs chevronnés qui veulent travailler en compagnie d'experts au sein de grandes multinationales.

Ces personnes peuvent obtenir de lucratives conditions d'emploi, mais le désir de travailler sur des projets précis est souvent ce qui alimente leur décision.

Lors du Forum stratégique sur l'intelligence artificielle organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Verdon a estimé qu'offrir le bon environnement était la clé pour attirer les meilleurs talents dans un secteur qui ne connaît essentiellement pas le chômage.

Entre-temps, les plus récentes données de Statistique Canada indiquent que la province de Québec est celle qui a créé le plus d'emplois au pays en décembre, ce qui a fait reculer son taux de chômage à 4,9 pour cent. À Montréal, ce taux était de 6,1 pour cent, tandis qu'il atteignait 3,9 pour cent à Québec.

Selon le chef de la division de l'infonuagique à Montréal pour Google, David Beauchemin, trouver la main-d'oeuvre spécialisée représente toujours un défi, mais le fait que Montréal soit en train de devenir une plaque tournante pour le secteur de l'intelligence artificielle simplifie la tâche lorsqu'il est question d'attirer des travailleurs étrangers.

En plus de travailler pour des entreprises mondiales, ces travailleurs apprécient la qualité de vie de Montréal, a-t-il estimé.

Le fait que l'immigration aux États-Unis se complexifie joue aussi un rôle dans le choix que font certains travailleurs de venir au Canada, a-t-il ajouté.

L'agence de développement économique de Montréal pour l'investissement étranger, Montréal International, croit que la réputation de la ville en ce qui a trait à l'intelligence artificielle aide à attirer les travailleurs spécialisés.

Le groupe s'attend à ce que Montréal accueille environ 250 travailleurs étrangers, incluant quelque 200 Français, grâce aux sept missions d'embauche qu'il a organisées l'an dernier, dont une près de Silicon Valley et deux à Paris.

Le chef de la direction de Montréal International, Hubert Bolduc, affirme que plus d'entreprises se joignent à ces missions en raison du défi que représentent certains postes.

En plus de convaincre les travailleurs de déménager, le groupe veut encourager les étudiants étrangers à rester dans la ville après avoir obtenu leur diplôme.