La croissance de l'économie américaine a été légèrement révisée en hausse au deuxième trimestre, confirmant son rythme le plus rapide en quelque deux ans, selon la troisième estimation du ministère du Commerce dévoilée jeudi.

D'avril à juin, l'expansion du Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s'est établie à 3,1% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, contre +1,2% au premier trimestre. C'est un dixième de point de plus que l'estimation précédente comme de celle des analystes.

Ce niveau constitue la plus forte avancée du PIB de la première économie mondiale depuis début 2015 mais vu la faible performance du premier trimestre, il sera difficile sur l'année d'atteindre le rythme de 3%, que veut atteindre le président Trump.

Mais le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin s'est montré très confiant jeudi sur les perspectives de croissance, assurant que «les chiffres économiques» ces derniers temps étaient «très bons, meilleurs qu'attendu».

Il a réaffirmé lors d'une conférence à Washington qu'à terme «l'objectif d'une croissance au-dessus de 3%» était atteignable vu les réactions des acteurs économiques à «l'anticipation des réformes», comme les réductions d'impôts ou la déréglementation.

Selon les prévisions de la Réserve fédérale (Fed), révisées à la hausse en septembre, l'expansion américaine devrait atteindre 2,4% cette année.

Au deuxième trimestre --une période déjà lointaine alors que s'achève ce mois-ci le troisième trimestre--, la croissance a été portée comme toujours par les dépenses de consommation qui ont progressé de 3,3% contre 1,9% au trimestre précédent.

Les Américains ont accéléré leurs achats de biens (+5,4%) plus vite que ceux de services (+2,3%).

La révision en hausse s'explique principalement par une plus grande reconstitution des stocks, notamment agricoles.

Les investissements privés ont grimpé à 3,9% alors qu'ils étaient dans le rouge de janvier à mars.

Confirmant les difficultés grandissantes du marché immobilier à faire face à des stocks trop étroits, ce qui augmente les prix et décourage les acheteurs, l'investissement résidentiel a aggravé son repli à -7,3%.

C'est sa plus forte chute depuis le troisième trimestre 2010 en pleine crise immobilière après l'éclatement de la bulle en 2008-2009.

Les exportations ont modestement augmenté de 3,5%, une estimation révisée en baisse de 0,2 point, après avoir grimpé de 7,3% au premier trimestre.

Mais, bonne chose pour le PIB, leur rythme de progression a été plus fort que celui des importations (+1,5%). La promotion du commerce extérieur et la réduction du déficit commercial sont un des chevaux de bataille de l'administration Trump.

Les dépenses du gouvernement ont décliné de 0,2%, un repli causé par celui des dépenses des États et des collectivités locales plutôt que par les dépenses fédérales qui ont rebondi à +1,9% contre -2,4% au 1er trimestre.

Le ministère publiera sa première estimation de l'expansion au troisième trimestre le 27 octobre.