Le réseau Star Alliance célèbre cette année ses 20 ans et il amorce sa troisième décennie d'existence en misant sur la technologie. Au coeur de sa nouvelle mission : faciliter les échanges de données entre les applications mobiles de ses différentes compagnies aériennes membres pour faciliter la vie des 14 millions de passagers qui doivent, chaque année, emprunter deux avions aux couleurs différentes pour se rendre à destination.

L'équipe technologique de Star Alliance, qui compte une douzaine de personnes au siège social de Francfort, en Allemagne, s'était jusqu'ici surtout concentrée à intégrer les systèmes centraux de ses 28 membres, dont Air Canada. Elle veut maintenant étendre son influence à la partie visible aux consommateurs.

L'un des premiers efforts visibles de cette nouvelle mission est une plateforme en ligne qui permet aux voyageurs à qui l'on a oublié d'attribuer les points de fidélité associés à un segment de vol de faire une réclamation en ligne, peu importe l'identité de la compagnie aérienne membre responsable de l'oubli.

« Typiquement, il fallait appeler dans un centre d'appels et attendre 22,5 minutes, résume le nouveau président-directeur général de Star Alliance, Jeffrey Goh, de passage à Montréal hier. Avec la nouvelle plateforme, le délai de traitement moyen est de 4 secondes pour régler le problème. »

D'autres améliorations du genre suivront.

« Chaque entreprise a son application, et nos passagers ne veulent pas en télécharger 28, reconnaît M. Goh. Ils vont en avoir une, peut-être deux. On veut pouvoir faire de chacune d'elles une super-appli. Quelqu'un qui part de Montréal et va à Guangzhou avec un vol d'Air Canada jusqu'à Pékin et un transfert avec Air China pourrait choisir son siège pour le deuxième segment à même l'application d'Air Canada. »

EXPANSION ET ACHATS GROUPÉS

Le défi technologique remplacera en quelque sorte celui de l'expansion du réseau dans la mission de Star Alliance au cours de la prochaine décennie, selon M. Goh. Celui-ci ne voit pas d'utilité pour l'instant à l'ajout de nouveaux membres au réseau qui n'en comptait que cinq, dont Air Canada, à son lancement en 1997.

« Notre réseau est plutôt complet. Il y a des pays où nous n'avons pas de transporteur local, mais qui sont très bien couverts par d'autres de nos membres. Il y a quelques régions du monde où nous avons moins de couverture, mais il n'y a peut-être pas là non plus de transporteur qui répondrait à nos besoins. »

L'achat groupé d'avions ne fait pas partie des stratégies à long terme du réseau, mais il n'est pas exclu. Les membres de Star Alliance font déjà beaucoup d'achats groupés, que ce soit pour du carburant et des pièces ou du matériel dans les aérogares.

« Est-ce qu'on va se rendre jusqu'aux avions ou aux moteurs ? Je ne vais pas l'exclure. Dans une industrie où les coûts sont si importants, on ne peut rien négliger. »