Reflector Entertainment, un nouveau studio de création mis sur pied par Guy Laliberté et Alexandre Amancio, un ancien directeur créatif chez Ubisoft, veut créer environ 150 emplois au cours des 18 prochains mois pour la conception de jeux vidéo, de films, de séries télé, de livres, etc.

« On n'est pas une compagnie de jeux vidéo, de films, de télévision ou d'imprimé, on est une compagnie d'univers », a décrit ce matin M. Amancio, en marge de l'annonce officielle de la mise sur pied de l'entreprise.

Le concept de Reflector est basé sur la prémisse qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans l'industrie actuelle du divertissement.

« Star Wars ne se ferait pas actuellement, à Hollywood, déplore M. Amancio. On dirait à George Lucas: « C'est cool, ton truc, mais c'est trop gros. Peut-être que si tu avais fait un livre qui s'est bien vendu avant... » On favorise des propriétés intellectuelles qui ont déjà eu du succès sur d'autres médiums, mais un bon livre ne va pas nécessairement faire un bon film. »

Reflector veut donc concevoir de bonnes histoires, d'abord, puis déterminer la meilleure façon de les raconter sur diverses plateformes. Elle concevra des jeux vidéo elle-même et l'essentiel de sa main-d'oeuvre y sera d'ailleurs consacré. Elle fera appel à des partenaires pour la production et la distribution sur d'autres supports.

Pour M. Amancio, qui a notamment déjà agi comme directeur créatif pour deux superproductions Assassin's Creed chez Ubisoft, les jeux vidéo sont les seuls pour lesquels il fallait absolument créer une équipe à l'interne, histoire de développement la chimie nécessaire.

« On vise des équipes d'environ 90 personnes sur un projet de jeu. On fait le choix du type de jeux en conséquence, pour garder l'équipe à moins de 100 personnes. Ça nous donne plus de contrôle sur le flot de créativité. Sur mon dernier projet chez Ubisoft, il y avait 1000 personnes dans 10 studios. »

Même si jusqu'à 140 des 150 employés de Reflector seront dédiés aux jeux vidéo, ce support ne sera pas privilégié par rapport à d'autres, assure M. Amancio. L'entreprise pourrait concevoir des projets qui n'auraient aucune déclinaison vidéoludique.

Reflector Entertainment est une division de Lune Rouge, l'entreprise de Guy Laliberté. M. Amancio, qui agit aussi comme guide créatif de Lune Rouge, dirigera Reflektor et en est actionnaire. 

L'entreprise a déjà mis en branle la conception d'un prochain jeu vidéo, qui porte pour l'instant le nom de Hell Fighters. On prévoit déjà en faire la déclinaison au cinéma, dans des bandes dessinées, des romans et par le biais d'une baladodiffusion narrative.