L'économie canadienne a roulé sur un nid-de-poule en février, l'affichage d'un déficit commercial inattendu pour le mois de février ayant rompu une longue séquence de données positives.

Après trois mois consécutifs d'excédents commerciaux, le Canada a enregistré un déficit commercial de 972 millions $ en février, a indiqué mardi Statistique Canada.

Les économistes s'attendaient plutôt à voir un surplus de 500 millions $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

«Après un solide mois de janvier pour l'économie canadienne, il semble que l'on verra un certain retour du balancier dans les chiffres de février», a écrit Benjamin Reitzes, économiste principal chez BMO Marché des capitaux.

«Malgré tout, ces données n'offrent aucune raison de faire preuve de pessimisme pour le Canada, puisque la vigueur de plusieurs indicateurs semble témoigner d'une solide lancée au début de 2017.»

L'excédent commercial du Canada avec les États-Unis est passé de 4,4 milliards $ en janvier à 4,5 milliards $ en février. Le déficit commercial du Canada avec les pays autres que les États-Unis s'est quant à lui creusé, passant de 4 milliards $ en janvier à 5,4 milliards $ en février.

Plusieurs données économiques ont été meilleures que prévu pour le mois de janvier, ce qui a convaincu certains observateurs de revoir à la hausse leurs prévisions pour la croissance économique du pays au premier trimestre.

Cependant, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, est resté prudent en ce qui a trait à la santé de l'économie, faisant remarquer qu'il avait déjà vu de bonnes données s'envoler par le passé.

La Banque du Canada doit dévoiler la semaine prochaine une mise à jour de ses prévisions économiques, lorsqu'elle publiera son rapport sur sa politique monétaire et fera sa nouvelle annonce sur les taux d'intérêt.

Dans l'enquête de la banque centrale sur les perspectives des entreprises canadiennes, dévoilée lundi, la banque a noté des signes de raffermissement de la demande nationale, après deux années d'activité plutôt étouffée dans l'ensemble.

En février, les exportations ont reculé de 2,4 %, à 45,3 milliards $, après avoir atteint un niveau record en janvier. Ce déclin inclut une baisse de 10,6 % des exportations de produits agricoles et de la pêche et produits intermédiaires des aliments, de même qu'un recul de 15,2 % des exportations d'aéronefs et autres matériels et pièces de transport.

Les importations ont quant à elles augmenté de 0,6 %, à 46,3 milliards $. Celles de véhicules automobiles et de leurs pièces ont augmenté de 1,8 % pour se chiffrer à 9,1 milliards $, leur valeur la plus élevée depuis le sommet enregistré en août dernier.

Selon Nathan Janzen, économiste principal à la Banque Royale, le repli des volumes d'exportation en février était la première preuve que les récents gains démesurés du produit intérieur brut avaient pris fin en février.

«En étudiant la volatilité des données mensuelles et trimestrielles, nous continuons de croire que l'activité économique sous-jacente continue de s'améliorer à une cadence légèrement supérieure à son potentiel, alors que les faiblesses dans le secteur du pétrole et du gaz naturel diminuent et que le reste de l'économie continue à croître», a écrit M. Janzen dans un rapport.