Le niveau d'endettement moyen des Canadiens a atteint un nouveau record au quatrième trimestre de l'an dernier.

La dette totale des ménages sur le marché du crédit a atteint 167,3 % de leur revenu disponible pendant cette période, comparativement à 166,8 % au trimestre précédent, a indiqué mercredi Statistique Canada.

Cela signifie que pour chaque dollar de revenu disponible ajusté des ménages, ces derniers avaient contracté une dette de 1,67 $ sur le marché du crédit.

«Après avoir ralenti et s'être stabilisée sur une base annuelle vers la fin 2013, la croissance de ce ratio d'endettement a depuis accéléré avec les gains torrides des marchés immobiliers de Vancouver et de Toronto», a observé Robert Kavcic, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux.

Alimentée par les hypothèques et la faiblesse des taux d'intérêt, la dette des ménages a grimpé de façon soutenue ces dernières années. Les décideurs ont soulevé certaines inquiétudes par rapport à la dette des ménages et la considèrent comme un risque clé pour l'économie.

Même si les taux d'intérêt sont faibles depuis des années et ont réduit le coût des emprunts des Canadiens, certains se sont inquiétés de ce qui pourrait se produire lorsque les taux recommenceront à grimper ou si un choc économique devait entraîner d'importantes pertes d'emplois.

Au quatrième trimestre, le revenu disponible des ménages canadiens a grimpé de 1,1 %, tandis que leur dette sur le marché du crédit a avancé de 1,2 %.

La dette totale des ménages sur le marché du crédit - qui comprend le crédit à la consommation, les prêts hypothécaires et les prêts non hypothécaires - a atteint 2029 milliards $ dans les trois derniers mois de 2016.

Les prêts hypothécaires représentaient 65,5 % de la dette totale.

Les ménages ont emprunté 28,4 milliards de plus au quatrième trimestre, sur une base désaisonnalisée, en hausse par rapport aux emprunts de 18,7 milliards du trimestre précédent.

Les hypothèques représentaient 18,9 milliards au quatrième trimestre, soit 1,2 milliard de plus qu'au troisième, tandis que le crédit à la consommation et les prêts non hypothécaires totalisaient 9,5 milliards, en hausse par rapport à 8,5 milliards au trimestre précédent.

Cependant, alors que l'emprunt progressait, la valeur nette des ménages, fondée sur la valeur marchande, a grimpé de 1,0 % au quatrième trimestre pour s'établir à 10 268,2 milliards, stimulée par les gains des marchés boursiers.

La valeur des capitaux propres et des parts de fonds de placement a fait grimper la valeur des actifs financiers de 1,2 %, tandis que celle des actifs non financiers a avancé de 0,9 %, grâce aux gains des biens immobiliers.

Par ailleurs, la firme Équifax a indiqué mercredi avoir calculé que le total de la dette à la consommation des Canadiens, incluant les hypothèques, avait atteint 1718 milliards au dernier trimestre de 2016, soit 6 % de plus qu'à la même période l'année précédente.

Selon le rapport d'Équifax, 46 % des consommateurs canadiens ont réduit leur dette, tandis que 37 % ont emprunté davantage.

De manière générale, les plus fortes augmentations de la dette moyenne sur 12 mois, excluant les hypothèques, ont été enregistrées en Ontario et au Nouveau-Brunswick, où elles se sont chiffrées à 4,2 % 3,7 % respectivement. La dette était en hausse de 3 % au Québec et en Nouvelle-Écosse.