Les reventes de logements aux Etats-Unis ont rebondi plus que prévu en janvier, revenant à un niveau proche d'il y a dix ans, selon les chiffres publiés mercredi par l'Association nationale des agents immobiliers américains (NAR).

Leur nombre s'est établi à 5,69 millions en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, signant une hausse de 3,3% contre un recul de 2,8% le mois d'avant.

L'organisation professionnelle a en outre révisé en augmentation les ventes de décembre à 5,51 millions.

Sur douze mois, les ventes de logements anciens progressent de 3,8%.

En janvier, leur rythme est le plus fort depuis novembre 2016, date qui est elle-même un sommet depuis février 2007, avant l'écroulement de la bulle immobilière.

Selon Lawrence Yun, chef économiste de la NAR, les ventes de janvier «sont le signe de la résilience des consommateurs américains même dans un environnement de remontée des taux d'intérêt des crédits immobiliers».

«Dans quasiment tout le pays, il y a eu une activité robuste le mois dernier. La solidité du marché du travail et la confiance des ménages semblent avoir provoqué un net intérêt pour l'achat d'une maison», a noté cet économiste.

«Il reste des défis à relever, mais le marché du logement est prêt pour un début d'année prospère à condition que les stocks s'améliorent», a-t-il ajouté, soulignant que le manque de stocks renchérit les prix.

Le prix médian d'un logement en janvier est à 228 900 dollars, hausse de 7,1% sur un an. C'est le gain le plus significatif depuis janvier 2016 et cela marque son 58e mois d'affilée d'augmentation.

Les stocks de logements à vendre ont légèrement augmenté de 2,4% à 1,69 million. Sur un an, les stocks ont baissé de 7,1% et sont en repli chaque mois depuis 59 mois.

Le président de l'association des agents immobiliers William Brown a par ailleurs dénoncé le fait que Fannie Mae, l'établissement parapublic de garantie des crédits immobiliers, ait décidé de garantir des prêts de promoteurs immobiliers qui achètent des maisons individuelles pour en faire un parc locatif. Pour la NAR, cette politique va peser encore davantage sur les stocks et l'abordabilité des propriétés.

«Les déséquilibres entre la demande et l'offre continuent de peser dans de nombreux marchés et maintenant Fannie Mae soutient un investisseur de Wall Street dans les locations de maisons», a-t-il affirmé. «Cela va non seulement réduire l'offre de stocks, mais aussi mettre en concurrence directe des promoteurs majeurs avec des acheteurs traditionnels», s'est plaint le président de la NAR.