Plus d'un mois après avoir reçu des offres de rachats pour sa division Salix, spécialisée dans les traitements gastro-intestinaux, Valeant Pharmaceuticals dit avoir l'intention de faire croître la franchise, qu'elle considère comme essentielle à son redressement.

Le chef de la direction de la société pharmaceutique, Joseph Papa, a indiqué mercredi que l'entreprise lavalloise tenterait d'augmenter les ventes de traitements d'ordonnance, comme le Xifaxan, grâce au lancement, tôt l'an prochain, d'un programme destiné aux médecins de premier recours.

Valeant cherche aussi à identifier des utilisations additionnelles pour le Xifaxan. Des recherches préliminaires ont suggéré qu'il pourrait aider à traiter les infections à la bactérie C. difficile et soulager les patients atteints de stéatohépatite non alcoolique qui souffrent de dommages au foie.

«C'est un actif de grande qualité, comme l'ont déjà indiqué certaines personnes de l'extérieur qui le considèrent aussi comme un grand actif, alors nous allons investir dans cet actif», a indiqué M. Papa lors d'une conférence sur les soins de santé organisée par la Banque de Montréal, à New York.

Takeda Pharmaceutical a récemment tenté de mettre la main sur les actifs de Salix, mais des médias ont rapporté que les discussions à ce sujet avaient échoué.

Valeant espère pouvoir retrancher environ 8 milliards $ US de sa dette de 30 milliards US grâce à la vente d'actifs jugés non essentiels.

M. Papa se dit en outre convaincu que Valeant est promise à un bel avenir, même si 2016 a été une année «très turbulente».

Même si Valeant a un chiffre d'affaires annuel de 10 milliards US et une importante dette, M. Papa l'a comparé à une entreprise en démarrage, avec un nouveau conseil d'administration, une nouvelle équipe de gestion et une gamme de nouveaux produits à lancer.

Selon lui, Valeant a été capable de réduire le nombre de personnes qui fuyaient la compagnie, en plus d'attirer des talents de premier plan. «Ils viennent à nous parce qu'ils voient dans ce redressement l'occasion d'une vie», a-t-il affirmé aux investisseurs.

Malgré tout, son action, qui a perdu 90 pour cent de sa valeur pendant la dernière année, a touché mercredi un creux de six ans à la Bourse de Toronto, à 18,30 $.

Ce recul faisait suite à l'annonce du départ de trois hauts dirigeants et à celle de la vente de l'équivalent de 3,47 millions US d'actions par l'administrateur Bill Ackman, de Pershing Square Capital Management. Celui-ci voulait ainsi générer une perte pour des fins fiscales.

L'action de Valeant a pris un peu de mieux plus tard dans la séance et a finalement clôturé à 18,79 $, en baisse de 65 cents, soit 3,3 %.