Le géant informatique américain IBM s'est engagé mardi à recruter 25 000 personnes dans les quatre prochaines années aux États-Unis, à la veille d'une rencontre entre le président élu Donald Trump et les  dirigeants des entreprises technologiques.

Environ 6000 de ces nouvelles embauches sont prévues dès 2017, affirme la PDG, Ginni Rometty, dans une tribune publiée par le journal USA Today.

IBM, qui a entrepris un lent recentrage de ses activités ces dernières années, va aussi investir un milliard de dollars dans la formation de ses employés.

«Nous embauchons parce que la nature de notre activité évolue», explique Mme Rometty, faisant remarquer que la plupart des industries sont en train d'être transformées par les données scientifiques et l'informatique dématérialisée.

«De nouveaux emplois sont créés et exigent de nouvelles compétences, ce qui en retour demande une nouvelle façon d'enseigner, de former et de recruter», plaide-t-elle.

Ces promesses sont annoncées à la veille d'une rencontre très attendue entre M. Trump et plusieurs grands patrons du monde technologique dont Jeff Bezos d'Amazon, Tim Cook d'Apple, Larry Page et Eric Schmidt d'Alphabet (Google), Sheryl Sandberg (Facebook), Safra Catz (Oracle) ou encore Elon Musk de Tesla et SpaceX.

Le futur président devrait les pousser à créer des emplois aux États-Unis. Il avait indiqué la semaine dernière qu'il aimerait voir notamment Apple, dont les célèbres téléphones intelligents sont fabriqués en Chine, ouvrir une grande usine aux États-Unis.

Mais il avance en terrain hostile: le secteur technologique américain a soutenu en grande majorité la candidate démocrate Hillary Clinton pendant la campagne électorale, à l'exception de Peter Thiel, co-fondateur de PayPal et investisseur de la première heure dans Facebook, aujourd'hui dans l'équipe de transition de Donald Trump.

L'impact de la présidence Trump sur le secteur reste en outre à ce stade incertain.

Une baisse de l'impôt sur les sociétés, en particulier quand elles rapatrient de l'argent aux États-Unis, serait positif pour les géants du secteur, Apple en tête, qui ont énormément de liquidités stockées à l'étranger.

Le secteur, qui a beaucoup profité de la mondialisation et emploie un grand nombre d'ingénieurs étrangers, pourrait en revanche souffrir en cas de mesures protectionnistes ou de restrictions sur les visas. La sécurité publique et le cryptage des données pourraient aussi constituer une source de conflit potentiel.