Ce qui n'était qu'une simple idée née au cours d'un voyage entre amis il y a quelques années est sur le point franchir une autre étape charnière pour la startup SmartHalo, qui propose de transformer une bicyclette traditionnelle en vélo connecté.

Après avoir récolté près de 540 000 $ par l'entremise du sociofinancement il y a un an, SmartHalo a pu obtenir des prêts totalisant environ 1,7 million de dollars, notamment auprès d'Investissement Québec et d'investisseurs privés, au cours des derniers mois. La jeune entreprise s'apprête maintenant à livrer ses premières unités dès le début de 2017.

Fixé à un guidon, ce gadget circulaire lumineux avec ses codes de couleur est l'équivalent d'un GPS connecté à l'application d'un téléphone intelligent. Il vise à guider les cyclistes vers leur destination, notamment en suggérant un itinéraire « le plus sécuritaire possible », qui, par exemple, emprunte le plus de pistes cyclables disponibles.

« Nous voulions rendre le vélo plus sécuritaire, explique l'un des quatre fondateurs de SmartHalo, Xavier Peich, en entrevue. Cela permet d'éviter d'avoir constamment notre téléphone dans une main. »

L'entreprise mise entre autres sur l'augmentation du nombre de cyclistes à temps plein, qui, dans le cadre de leurs déplacements, ont besoin d'indications lorsqu'ils se rendent à de nouveaux endroits. De plus, pour tenter de réduire les risques de vol, une alarme peut se déclencher si le vélo est manipulé trop brusquement alors que l'appareil n'est pas connecté à l'application mobile.

Les quatre fondateurs, qui ont initialement allongé 25 $ chacun pour fonder et enregistrer l'entreprise à l'été 2014, ont remporté quelques bourses en plus d'obtenir quelques prêts avec leur idée, et, de fil en aiguille, ont décidé de se tourner vers Kickstarter l'année suivante avec l'objectif d'amasser 67 000 $.

« C'est devenu viral et on a atteint notre objectif en 15 heures, raconte M. Peich. En 30 jours, nous avons récolté plus qu'un demi-million de dollars. »

Par l'entremise de cette plateforme de sociofinancement et de son site internet, Smart Halo a déjà reçu des commandes pour 6000 unités dans 71 pays, ce qui représente des ventes d'environ 1 million de dollars.

L'entreprise de 20 employés espère percer des marchés comme l'Allemagne, Londres, Amsterdam, New York et Chicago, où les cyclistes à temps plein sont nombreux.

« En Europe, nous avons signé une entente avec le distributeur Bullboath, qui a notamment lancé dans ce marché le bracelet connecté Fitbit, explique le cofondateur de SmartHalo. C'est rare qu'un distributeur de la sorte signe une startup. Cela nous permettra d'être dans des boutiques populaires et des magasins à grande surface. »

En Amérique du Nord, SmartHalo continuera pour le moment à effectuer ses ventes en ligne, faute d'une entente similaire.

À 179 $ US l'unité, M. Peich estime que le produit se démarque des GPS traditionnels, à son avis davantage destinés au segment performance, ainsi que des vélos connectés, qui peuvent parfois se détailler aux alentours de 1500 $ US.

Si elle voit grand, l'équipe de SmartHalo estime être capable de répondre à la demande, puisque son appareil est assemblé dans une usine de la banlieue sud de Montréal.

« Nous avons la capacité de produire mensuellement 100 000 unités sans trop de difficulté », précise le cofondateur.

La startup estime par ailleurs avoir une carte de visite supplémentaire grâce à son entente avec PBSC Solutions urbaines - propriétaire et exploitant de l'aspect international de BIXI.

À terme, selon M. Peich, cela permettrait d'utiliser la technologie de SmartHalo sur ces vélos dans des villes comme New York ainsi que Chicago.

Quelques données sur SmartHalo

- Fondée par Xavier Peich, Maxime Couturier, Olivier Bourbonnais et Gabriel Alberola.

- 179 $ US l'unité, qui comprend le dispositif d'installation. Le téléchargement de l'application se fait gratuitement sur les plateformes iOs et Android.

- L'autonomie avant une recharge est d'environ trois semaines lorsque l'appareil est utilisé en moyenne une heure par jour.