BlackBerry cessera de fabriquer ses téléphones intelligents, a indiqué mercredi l'entreprise, qui s'est souvent fait encourager, ces dernières années, à abandonner les activités de fabrication qui ont jadis cimenté sa réputation de leader technologique mondial.

Toutes les activités de développement et de fabrication seront cédées à des partenaires, qui auront des licences pour la marque et la technologie de BlackBerry, tandis que l'entreprise canadienne se concentrera sur la croissance de ses activités de logiciels.

«Nous avons décidé de mettre fin au développement de matériel d'appareils, mais seulement le matériel», a précisé le président et chef de la direction de BlackBerry, John Chen, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

«Nous croyons qu'il s'agit de la meilleure façon d'alimenter la rentabilité dans les activités liées aux appareils», a-t-il indiqué.

Cette stratégie existe déjà dans une certaine mesure au sein de la société de Waterloo, en Ontario.

M. Chen a affirmé qu'un ou deux produits sont déjà fabriqués par des partenaires, mais que BlackBerry avait aussi procédé au développement de son propre téléphone intelligent.

L'externalisation de toutes les activités de développement de matériel restantes - qui sera complétée d'ici le 28 février, soit la fin de l'exercice financier en cours - réduira les dépenses de BlackBerry en éliminant le besoin de conserver des stocks. L'opération entraînera aussi une réduction des effectifs et des coûts d'équipement, a précisé M. Chen.

«La liste d'économies est longue», a-t-il observé.

BlackBerry éprouve des difficultés depuis un bon moment à écouler ses téléphones, qui étaient autrefois très populaires - avec leur clavier distinctif et leur propre système d'exploitation.

L'entreprise s'est récemment mise à vendre des appareils fonctionnant sous le système d'exploitation Android de Google - le Priv et un autre modèle moins dispendieux, le DTEK50, en vente depuis le mois d'août.

Au cours de son deuxième trimestre, clos le 31 août, BlackBerry a vendu environ 400 000 téléphones, incluant le DTEK50, à un prix moyen de 271 $, a indiqué M. Chen.

En vertu du nouveau plan pour externaliser la fabrication, BlackBerry commencera à comptabiliser ses revenus de matériel en fonction des redevances qu'elle tirera des ententes de licences avec ses partenaires, a expliqué M. Chen.

La signature d'une première grande entente de licence a été annoncée mercredi, avec une coentreprise de télécommunications en Indonésie.

La coentreprise BB Merah Putih fabriquera, distribuera et fera la promotion d'appareils de marque BlackBerry. Ces téléphones fonctionneront sous des versions sécurisées du logiciel Android et des applications pour le marché indonésien. BlackBerry détiendra une option pour distribuer ces appareils à l'extérieur de l'Indonésie, mais il est peu probable qu'elle l'exerce, a indiqué M. Chen.

BlackBerry a dévoilé mercredi une perte nette de 372 millions $ US pour son trimestre clos à la fin août, ce qui représente 71 cents US par action. En excluant certains éléments non récurrents, la société atteint cependant le seuil de la rentabilité.

Ses revenus se sont chiffrés à 334 millions $ US, ou 352 millions $ US après ajustements. Ce montant était inférieur à celui de 391,75 millions $ US attendu par les analystes.

Lors du dévoilement des résultats trimestriels précédents, M. Chen avait indiqué s'attendre à ce que le segment des solutions de mobilité, qui comprend le matériel et un service de licence de logiciels, ne soit pas déficitaire, ou dégage même un léger profit pour l'exercice en cours.