Sundar Pichai, PDG de Google, a rejeté dimanche les accusations selon lesquelles son entreprise ne paierait pas assez d'impôts en Europe, rappelant que le géant américain de l'internet y investit « de façon très importante », dans un entretien au journal allemand Die Welt.

« En tant qu'entreprise mondiale, nous nous situons dans le champ d'action du droit fiscal international », a indiqué M. Pichai à l'édition dominicale du journal conservateur, selon des propos rapportés en allemand.

« Globalement, nous payons nos impôts de manière analogue à la moyenne du taux d'imposition dans l'OCDE. En fonction de la structure du droit fiscal existant, la plupart des entreprises payent la plus grande partie de leurs impôts dans leur pays d'origine », a fait valoir le patron du groupe de Mountain View (Californie), alors que Google fait l'objet de multiples enquêtes sur sa fiscalité sur le continent.

Ses locaux à Madrid ont ainsi été perquisitionnés fin juin, dans le cadre d'une enquête sur sa fiscalité, et ses bureaux parisiens l'ont été en mai pour des motifs similaires.

Pour M. Pichai, seul un « développement du système fiscal global par les politiques peut conduire à de meilleurs résultats ». « Si de telles lois sont votées, nous nous y conformerons évidemment », a-t-il assuré.

Google « investit déjà de façon très importante en Europe », a-t-il insisté, rappelant que la firme employait « plus de 14 000 » personnes sur le Vieux continent. « Cela aussi conduit à des recettes fiscales supplémentaires dans ces pays », a-t-il souligné.

Google et d'autres multinationales américaines comme Amazon ou Facebook sont régulièrement accusées de vouloir échapper aux impôts, à la fois aux États-Unis et en Europe, en choisissant par exemple de s'installer dans des pays où la fiscalité leur est plus favorable. Des pratiques que ces sociétés qualifient d'« optimisation fiscale ».

Le siège européen de Google est ainsi situé en Irlande, un des pays ayant une des fiscalités sur les bénéfices des sociétés (12,5 %) parmi les plus basses de l'UE.

Début juillet, le coprésident de Google Europe, Carlo d'Asaro Biondo, avait assuré que l'entreprise payait « les impôts dans chaque pays » où elle est présente. « Les impôts se paient surtout là où la valeur est créée. Et Google crée sa valeur surtout aux États-Unis », avait-il déclaré.