Groupe V Média et Vice Media ont annoncé hier la formation d'une coentreprise qui mènera à la création de davantage de contenus québécois et même à celle, en 2017, d'une nouvelle chaîne de télévision spécialisée.

L'entente n'est pas sans rappeler celle conclue à l'automne 2014 entre Vice et Rogers, pour le marché canadien-anglais, qui a notamment débouché sur l'arrivée au pays de la chaîne spécialisée Viceland.

« C'est une entente similaire, mais pour le Canada français », résume le président et chef de la direction de Groupe V Média, Maxime Rémillard.

Elle couvre plusieurs volets, à commencer par la production de contenus vidéo qui pourront être diffusés sur l'une ou l'autre des trois chaînes télé actuelles du groupe (V, Musique Plus et Musimax), sur la nouvelle chaîne inspirée de Viceland ou encore sur un nouveau site web conjoint.

La nouvelle chaîne ne s'abreuvera pas uniquement à sa fontaine québécoise. Elle sera en mesure d'adapter des contenus produits à l'étranger. La proportion de contenus d'origine québécoise et étrangère n'a pas été déterminée pour le moment, selon M. Rémillard.

« Nous ne sommes pas rendus là, mais on peut dire que le public québécois va s'y retrouver, que ce sera similaire à ce que l'on peut voir sur d'autres chaînes. » - Maxime Robillard, président et chef de la direction de Groupe V Média

De la même façon qu'elle importera des contenus du réseau Vice, la nouvelle entreprise pourra aussi tirer des revenus supplémentaires de l'exportation de productions québécoises, se réjouit-on.

Une part « assez importante » de la production de Vice peut être considérée comme de l'information, convient M. Rémillard. La nouvelle chaîne ne sera pas pour autant vouée à l'information. La décision d'utiliser ces contenus pour respecter les obligations de V en matière de diffusion de bulletins d'information n'a pas non plus été prise, selon lui.

« Nous n'en sommes pas là dans nos réflexions. »

Pour Vice, entreprise née à Montréal sous forme de magazine il y a plus de 20 ans, l'association avec V Média s'inscrit dans le cadre d'une annonce beaucoup plus importante faite plus tôt dans la journée d'hier. Depuis le festival publicitaire des Lions de Cannes, le fondateur Shane Smith a dévoilé un projet d'expansion dans une quarantaine de pays, toujours en partenariat avec des diffuseurs locaux.

Vice dispose déjà d'une équipe de production de contenus au Québec, mise sur pied au début de 2015. Selon M. Rémillard, elle compte actuellement une dizaine de personnes et sera intégrée à la nouvelle coentreprise.