L'appréciation du dollar canadien et la baisse des prix de l'essence ont fait ralentir l'inflation pendant le mois de mai.

L'indice des prix à la consommation a avancé de 1,5 % le mois dernier, par rapport à la même période l'an dernier, tandis que sa croissance avait été de 1,7 % en avril, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Les économistes s'attendaient à une inflation annuelle de 1,6 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Selon l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, le rebond du huard a permis de limiter l'inflation des aliments en particulier, et la croissance des prix en épicerie était relativement faible par rapport aux augmentations observées plus tôt cette année.

«Simplement pour donner un exemple de la rapidité à laquelle ce revirement s'est produit, les prix des légumes sont passés d'augmentations de plus de 18 %, au début de l'année, à moins de deux % maintenant», a écrit M.Porter dans une note à ses clients.

Le dollar canadien a retraité sous la barre des 70 cents US en janvier, mais a repris du terrain depuis.

Les prix des aliments ont connu en mai leur plus modeste hausse de prix, sur une base annuelle, depuis mars 2014. Ils ont avancé de 1,8 % en mai, comparativement à un gain de 3,2 % en avril. L'augmentation des prix des fruits et légumes frais a considérablement ralenti, ne progressant que de 4,9 % en mai, en regard de leur croissance de 11 % en avril.

Le prix des pommes, cependant, a bondi de 17,8 % le mois dernier par rapport au même mois l'an dernier. Au cours de la même période, les prix des produits de l'alcool et du tabac ont gagné 3,2 %.

Les prix de l'essence étaient inférieurs de 7,1 % à ceux du mois de mai 2015. En excluant l'essence, l'inflation du mois dernier s'est élevée à 1,9 %.

L'inflation annuelle de base, qui exclut les produits dont les prix sont plus volatils, comme l'essence et certains aliments, s'est établie à 2,1 % le mois dernier, après avoir atteint 2,2 % en avril.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, a noté que l'inflation de base s'était montrée résiliente malgré la hausse du dollar.

«(Les données) suggèrent que la pression sous-jacente de l'inflation au Canada est un peu plus forte que nous l'aurions cru, étant donné que l'économie a ralenti», a-t-il affirmé.

Selon M. Exarhos, à l'approche de la deuxième moitié de l'année, la hausse des prix du pétrole pourrait se traduire par une reprise de l'inflation.

«À l'approche de 2017, nous croyons qu'il y a une possibilité de voir les prix de l'essence faire grimper l'inflation d'ensemble, particulièrement parce que nous nous attendons à ce que le prix du brut soit un peu plus élevé à la fin de l'année qu'il ne l'est en ce moment», a-t-il précisé.

L'inflation a ralenti dans huit provinces en mai, comparativement au mois précédent. Seul le Manitoba a vu ses prix progresser davantage qu'en avril, tandis que l'inflation est restée inchangée en Alberta.