Le nouveau président et chef de la direction de Valeant espère que la société pharmaceutique retrouvera sa place parmi les plus grandes entreprises du Canada, comme c'était le cas avant qu'une série de crises ne décime la valeur de son action.

«Je crois que l'idée d'être l'une des plus grandes entreprises au Canada est un objectif admirable et j'aimerais absolument l'atteindre», a affirmé mardi Joseph Papa devant les actionnaires de la société pharmaceutique, réunis pour leur assemblée annuelle.

«Je suis un amateur de sports et j'aime la compétition, alors tenter de retrouver la taille que nous avions par le passé - pour le bénéfice par action - serait important pour moi.»

Autrefois la plus grande société canadienne au chapitre de la valeur boursière, Valeant a vu le cours de son action dégringoler de près de 90 % dans la dernière année, en raison de diverses controverses.

M. Papa, qui s'est joint à l'entreprise il y a environ six semaines, croit pouvoir atteindre son objectif en améliorant l'accès des patients aux médicaments qu'ils veulent.

Le vétéran de l'industrie pharmaceutique a admis que les erreurs commises par le passé, incluant les efforts consacrés aux hausses de prix de certains de ses traitements, avaient été une source de distraction ces neuf derniers mois.

Mais lorsqu'un actionnaire a réclamé des explications sur ce qui avait mal tourné, M. Papa a répondu qu'il préférait se concentrer sur l'avenir. Le grand patron espère notamment réussir à stabiliser la situation de l'entreprise au cours des six prochains mois, afin d'améliorer ses perspectives à plus long terme.

Philip Harrison, un actionnaire de longue date de Valeant, s'est dit confiant, bien que déçu par la réponse de M. Papa.

«Ce qui m'étonne vraiment, c'est qu'il n'y a pas eu plus de questions substantielles de la part de personnes bien plus importantes, avec de plus gros investissements que le mien», a indiqué M. Harrison lors d'un entretien.

Forte de 1,3 milliard US en liquidités et en projection de flux de trésorerie, M. Papa assure que l'entreprise respectera ses clauses restrictives en 2016 et remboursera plus de 1,7 milliard US de dettes cette année.

Selon lui, une des principales priorités pour Valeant est de réduire sa dette, qui totalise 30 milliards US.

Des sommes additionnelles seront allouées à la réduction de la dette si la société réussit à vendre certains de ses actifs qu'elle juge non essentiels - ce qui exclut Bausch & Lomb et Salix, ainsi que les activités de dermatologie, de gastroentérologie, et de produits de consommation.

M. Papa a indiqué avoir déjà été approché par des acheteurs potentiels.

Une candidate à la vente pourrait être l'égyptienne Amoun Pharmaceuticals, rachetée par Valeant à l'automne dernier pour 850 millions US. Ses revenus ont chuté d'un tiers et son meilleur médicament a quitté la liste des 30 meilleurs vendeurs de Valeant au premier trimestre.

Mais Vicki Bryan, une analyste pour la firme de recherche d'obligations d'entreprises Gimme Credit, croit que Valeant aura de la difficulté à trouver un acheteur pour Amoun et estime que l'entreprise pourrait peiner à atteindre ses nouvelles prévisions pour 2016 et à respecter ses clauses restrictives.

Depuis son arrivée en poste, M. Papa tente de rassurer les investisseurs en faisant valoir que Valeant est en train de se redresser après une année d'«importantes distractions», incluant des enquêtes aux États-Unis pour ses pratiques d'établissement de prix, un remaniement du conseil d'administration, la révision de résultats financiers et les inquiétudes entourant sa dette.

M. Papa a acheté vendredi 202 000 actions au cours de 24,48 $ US chacune, faisant ainsi passer sa participation dans l'entreprise à 2,44 millions d'actions.