Comme leurs collègues de partout dans le monde, les quelque 500 employés de Gameloft à Montréal ont reçu hier une lettre de leur PDG dans laquelle il confirme son départ imminent et semble les inciter, plus ou moins subtilement, à faire de même.

Dans sa lettre, dont La Presse a obtenu copie, Michel Guillemot explique la suite des événements après la confirmation, en début de semaine, du succès de l'offre d'achat hostile menée par le groupe français Vivendi sur l'éditeur de jeux vidéo mobiles fondé par M. Guillemot et ses frères.

Plus précisément, il confirme qu'un changement de direction surviendra lors de la tenue de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise, le 29 juin prochain, et qu'il quittera alors ses fonctions.

« D'ici à ce changement de direction, je demeure président et chef de la direction de Gameloft avec pleine autorité, personne d'autre n'a le droit de vous donner des instructions », précise-t-il cependant, laissant transparaître le climat d'hostilité dans lequel se déroule l'opération.

Les frères Guillemot sont aussi les fondateurs d'Ubisoft, qui est aussi la cible de manoeuvres de Vivendi, auxquelles ils tentent de résister. Ubisoft emploie environ 3200 personnes au Québec. Même si ce sont deux entreprises françaises, Gameloft et Ubisoft ont misé sur le Québec pour établir leur plus important centre de production.

Après avoir insisté sur les changements de stratégie qui pourraient survenir à la suite de l'arrivée de Vivendi, M. Guillemot rappelle à ses employés qu'ils ont maintenant le choix de rester ou de partir, ce que d'aucuns ont perçu comme une incitation à choisir la deuxième option.

« Comme vous le savez, j'ai toujours été pour la liberté et vous ai encouragé à faire vos propres choix, écrit-il. C'est votre avenir qui se construit. Peu importe le choix que vous ferez, vous ferez toujours pour moi partie d'une communauté unique de créateurs qui ont participé à cette grande aventure et bâti Gameloft. »

Photo La Presse

Lettre envoyée par le PDG de Gameloft, Michel Guillemot, à ses employés. (en anglais)

Photo Marco Campanozzi, archives La Presse

Après avoir insisté sur les changements de stratégie qui pourraient survenir à la suite de l'arrivée de Vivendi, M. Guillemot rappelle à ses employés qu'ils ont maintenant le choix de rester ou de partir, ce que d'aucuns ont perçu comme une incitation à choisir la deuxième option.