L'éditeur américain de jeux vidéos Activision Blizzard, propriétaire de jeux très populaires sur console ou mobile comme Call of Duty ou Candy Crush, a relevé ses prévisions financières jeudi après un premier trimestre meilleur que prévu.

Le bénéfice net du groupe a reculé de 15 % à 336 millions de dollars, notamment à la suite des frais de l'acquisition du propriétaire britannique de Candy Crush, King Digital Entertainment, bouclée en février pour environ 5,9 milliards de dollars.

Une fois déduits les éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort toutefois à 23 cents, presque le double des 12 cents anticipés par les analystes, pour qui ce chiffre sert de référence.

Le chiffre d'affaires, également meilleur que prévu, a grimpé pour sa part de 14 % à 1,46 milliard de dollars, dopé par les revenus des jeux en ligne et l'intégration de King.

Pour l'ensemble de l'année, le groupe a relevé sa prévision de bénéfice par action de 1,75 à 1,78 dollar, et celle pour le chiffre d'affaires de 6,10 à 6,13 milliards.

Il se montre notamment plus optimiste que les analystes pour le trimestre en cours, où il anticipe un bénéfice de 38 cents et un chiffre d'affaires de 1,43 milliard.

Ces annonces permettaient à l'action Activision de prendre plus de 6 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.

Revenus numériques record

« Nous avons un coeur de métier solide, et plus d'opportunités devant nous comme jamais auparavant », assure le patron du groupe, Bobby Kotick, dans le communiqué. « Nos perspectives de croissance à long terme n'ont jamais été plus enthousiasmantes. »

Le groupe souligne notamment que ses revenus tirés du numérique ont atteint un niveau record de 926 millions de dollars sur le trimestre (+59 % sur un an).

L'intégration de King, qui selon le groupe s'est très bien passée, a notamment dopé le nombre de joueurs en ligne : le groupe revendique ainsi 544 millions de joueurs actifs.

La grande majorité, 463 millions, provient des jeux de King. Mais le groupe américain affiche une forte croissance organique pour ses titres maison, de 23 % à 26 millions de joueurs pour sa branche Blizzard (Warcraft) et de 10 % à 55 millions pour la branche Activision (Call of Duty, Skylander).

Tous titres confondus, le groupe estime que son public « a passé 42 milliards d'heures à jouer avec ou regarder nos jeux sur les douze derniers mois ». Ce niveau est « similaire au nombre d'heures que les gens passent à regarder Netflix, et plus important que le nombre d'heures où ils consomment des vidéos sur Facebook », s'est félicité Booby Kotick.

« Étant donné notre réseau massif (de joueurs), nous pensons que la publicité pourrait être une source importante de revenus sur le long terme », a relevé le patron de King, Riccardo Zacconi.

Activision est surtout réputé au départ pour ses jeux sur console, dont les ventes ont toutefois tendance à reculer ces dernières années. Il s'est donc efforcé de se diversifier, notamment en essayant de séduire les joueurs en ligne ou sur mobile, une tendance que l'achat de King visait à accélérer.

Il se développe aussi dans les compétitions de jeux vidéo (e-sport), un créneau en plein essor, et avait ouvert en fin d'année dernière ses propres studios de production en vue de décliner ses titres phares dans des films pour le cinéma ou des séries télévisées.