Le déficit commercial américain s'est creusé en février pour le troisième mois de suite sous l'effet d'une poussée des importations, selon des données publiées mardi par le département du Commerce.

Le solde chroniquement déficitaire des échanges des États-Unis avec le reste du monde a augmenté de 2,6% en un mois pour atteindre 47,1 milliards de dollars, en données corrigées des variations saisonnières, se hissant à son plus haut niveau depuis août.

L'ampleur de cette nouvelle contre-performance, qui pèse sur la croissance américaine, a surpris les analystes qui s'attendaient à une hausse bien plus modérée de 1,1%.

Elle tient à une poussée des importations (+1,3% à 225,1 milliards de dollars) plus rapide que celle des exportations (+1,0% à 178,1 milliards de dollars), selon les données du ministère.

Les achats à l'étranger de services (41,8 milliards) et de produits alimentaires (11,2 milliards) ont ainsi atteint un niveau record en février. Plombées par la chute des cours mondiaux, les importations de produits pétroliers aux États-Unis ont, en revanche, reflué pour tomber à leur plus bas niveau depuis plus de six ans.

Le prix moyen du baril du brut importé (27,48 dollars) n'avait ainsi pas été si faible depuis treize ans, selon le ministère.

Dans le même temps, les exportations américaines ont été notamment portées par les biens de consommation courante (matériel haute-fidélité, instruments de musique, tabac...) dont les ventes à l'étranger ont bondi de 6,2%, à 17 milliards de dollars.

Mais leur progression a été notamment freinée par le coup de mou des ventes de matériaux industriels américains (31,3 milliards), au plus bas depuis mars 2010.

En termes géographiques et en données brutes, le déficit sur les échanges de marchandises avec la Chine s'est replié de 3,1% en février à 28,1 milliards de dollars tandis que celui avec l'Union européenne bondissait de 12,5% à 9,9 milliards de dollars.

Les échanges de marchandises avec le Canada se sont par ailleurs soldés par un déficit de 1,0 milliard de dollars, en spectaculaire baisse sur un mois (-60%).