L'économie canadienne a crû d'un mince taux annuel de 0,8 % dans les trois derniers mois de 2015, une croissance du PIB tout de même meilleure que les prévisions d'un résultat nul, a indiqué, mardi, Statistique Canada.

Le résultat meilleur qu'anticipé du produit intérieur brut réel du Canada demeure tiède, une situation largement attribuée par l'agence fédérale aux faiblesses des investissements des entreprises, des exportations et de la demande intérieure.

Ces éléments ont partiellement plombé l'élan économique offert par un important déclin des importations. Bien qu'un tel déclin présente un indice positif pour le PIB réel, la chute des importations ne doit pas réjouir les Canadiens outre mesure, ont prévenu des experts.

«Il s'agit d'une manchette plutôt positive au premier abord, mais en commençant à regarder dans le détail, on constate qu'il s'agit d'un rapport plutôt négatif», a affirmé l'économiste de la TD Brian DePratto.

«En fait, le fort élan à la croissance est venu du déclin majeur des importations, ce qui n'est pas vraiment le portrait souhaité», a-t-il ajouté.

M. DePratto a indiqué que le dollar canadien plus faible avait probablement contribué à la glissade des importations, tout en soulignant que le déclin était aussi le fait d'une baisse significative de la demande intérieure.

Les économistes consultés par Thomson Reuters sur le PIB réel s'étaient attendus à un résultat nul au quatrième trimestre.

Frappée par la chute profonde et soudaine des prix du pétrole, l'économie canadienne était en récession technique dans la première moitié de 2015.

Le produit intérieur brut réel avait rebondi et enregistré une hausse de 2,4 % au troisième trimestre.

La demande intérieure finale a diminué de 0,2 % au quatrième trimestre, après avoir été stable au deuxième et au troisième trimestre. Cette baisse est attribuée par l'agence fédérale à une diminution des investissements des entreprises.

La formation brute de capital fixe des entreprises a diminué de 1,7 %, soit la quatrième baisse trimestrielle consécutive, en raison du recul de 3,3 % de l'investissement des entreprises en ouvrages non résidentiels et en machines et matériel.

Les dépenses de consommation finale des ménages ont augmenté de 0,2 %, après avoir progressé de 0,5 % au troisième trimestre. Ce sont les dépenses en services (+0,4 %) qui ont principalement été à l'origine de cette croissance. La dernière baisse des dépenses des ménages remonte au premier trimestre de 2009.

Les exportations de biens et de services ont diminué de 0,6 %, après avoir progressé de 2,6 % au troisième trimestre. Les importations ont diminué de 2,3 %, soit une troisième baisse trimestrielle consécutive.

Les entreprises ont réduit leurs stocks de 4 milliards $, après avoir enregistré une accumulation de 1 milliard $ au trimestre précédent. Les stocks non agricoles ont affiché une baisse de 3,6 milliards $, après avoir enregistré une accumulation de 2,3 milliards $ au troisième trimestre.