Le conglomérat industriel américain United Technologies a confirmé lundi soir avoir eu des discussions en vue d'un rapprochement avec son concurrent Honeywell, qui ont toutefois tourné court.

«United Technologies confirme aujourd'hui qu'il a précédemment eu des discussions préliminaires et exploratoires pour évoquer diverses options de collaboration potentielle avec Honeywell. Toutefois United technologies n'a jamais exploré en détail ces options» a indiqué le groupe dans un communiqué, en évoquant le risque d'opposition des autorités de la concurrence ou de la clientèle des deux groupes, ainsi que des désaccords sur la valorisation.

Les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing, notamment, se fournissent chez les deux groupes, qui ont également des activités similaires dans les équipements pour le bâtiment.

Durant la séance boursière de lundi, l'action United Technologies a bondi de 4,69% à 92,37 dollars après que la chaîne de télévision financière CNBC a fait état de discussions entre les deux groupes qui se seraient tenues ces derniers mois. Honeywell a perdu pour sa part 1,96% à 105,17 dollars.

United Technologies (UTC) possède notamment les moteurs d'avions Pratt&Whitney et les ascenseurs Otis.

Honeywell et UTC avaient déjà discuté d'une fusion en 2000, mais le premier avait finalement privilégié un rapprochement avec General Electric. Les autorités européennes de la concurrence s'étaient toutefois opposées en 2001 au rapprochement entre Honeywell et General Electric.

UTC a de son côté cédé l'an dernier au groupe Lockheed Martin sa division Sikorsky (hélicoptères).

«La direction et le conseil d'administration de United Technologies continuent à penser que ses composantes de marque et de taille mondiales génèrent et continueront à générer des flux de trésorerie importants au long des cycles économiques, et que ses activités sont très bien positionnées pour dégager de la valeur à long terme pour ses actionnaires», conclut le communiqué.

Les deux groupes auraient eu un chiffre d'affaires combiné de l'ordre de 95 milliards de dollars, pour une capitalisation boursière de près de 160 milliards de dollars et plus de 325 000 employés.

Selon la chaîne CNBC, c'est Honeywell qui aurait initié les discussions les plus récentes mais United Technologies avait de son côté approché Honeywell auparavant. Cette dernière approche d'Honeywell aurait notamment été provoquée par le fait que l'action d'United Technologies a perdu plus de 12% de sa valeur entre début novembre et vendredi alors que celle d'Honeywell est restée stable sur la même période, rendant les termes d'une éventuelle fusion plus favorables à Honeywell.

Les deux groupes s'étaient précédemment refusés à tout commentaire sur les informations de CNBC.