L'opérateur télécoms russe Vimpelcom a écopé d'une amende de plus de 835 millions de dollars pour solder des poursuites pour corruption, ont annoncé jeudi les autorités américaines.

Vimpelcom, société cotée à New York et détenue en majorité par le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, était visée par des enquêtes aux Pays-Bas et aux Etats-Unis sur d'éventuels pots-de-vin de quelque 114 millions de dollars versés à un responsable gouvernemental ouzbek entre 2006 et 2012 pour obtenir des licences de téléphonie dans le pays.

L'accord a été conclu avec le département américain de la Justice (DoJ), le gendarme de la Bourse, la SEC, et des régulateurs néerlandais.

Sur la forme c'est un «deferred prosecution agreement», c'est-à-dire un arrangement selon lequel Vimpelcom reconnaît certains faits et s'engage à ne plus commettre d'infractions similaires pendant une période de trois ans. L'opérateur va aussi renforcer ses procédures internes de contrôle, et recruter un auditeur indépendant dont la mission sera de s'assurer que le groupe se conforme aux exigences des régulateurs.

En échange, les autorités renoncent à poursuivre l'entreprise au pénal, ce qui va lui permettre de poursuivre normalement une grande partie de ses activités.

«Vimpelcom s'est fait beaucoup d'argent en Ouzbékistan en versant plus de 100 millions de dollars à un officiel disposant d'une grande influence sur les principaux dirigeants du gouvernement ouzbek», affirme Andrew Ceresney, un des responsables de la SEC, cité dans le communiqué.

Ces «pots-de-vin à l'ancienne, dissimulés au travers de faux contrats et de donations pour des oeuvres caritatives, ont truffé les comptes du groupe d'inexactitudes», poursuit M. Ceresney.

Unitel, une filiale de Vimpelcom qui faisait également l'objet d'investigations, a en revanche plaidé pour violations des lois anti-corruption américaines.

Vimpelcom sert plus de 200 millions de clients dans une dizaine de pays, principalement dans les ex-républiques soviétiques et dans des économies émergentes.