Les prix à la consommation aux États-Unis ont légèrement augmenté en octobre pour la première fois depuis trois mois comme s'y attendaient les analystes, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail.

L'indice des prix à la consommation a progressé de 0,2% en données corrigées des variations saisonnières alors qu'il était tombé dans le rouge les deux mois précédents, lesté par la baisse des prix de l'énergie.

Sur douze mois en données brutes, l'inflation s'est établie en octobre à 0,2% également, toujours très loin de l'objectif de 2% à moyen terme qu'aimerait atteindre la Réserve fédérale (Fed).

La modeste hausse des prix est due notamment à un léger redressement des prix de l'énergie qui ont augmenté de 0,3% en octobre, alors qu'ils étaient en chute de 4,7% le mois d'avant.

Les prix de l'alimentation qui avaient augmenté de 0,4% en septembre, n'ont augmenté que de 0,1% le mois dernier.

Sans les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, l'indice des prix à la consommation a grappillé 0,2% en octobre et est en hausse de 1,9% sur un an.

Les secteurs qui ont affiché une hausse sont les soins (+0,8%), les transports (+0,2%) et toujours les prix des logements et des loyers (+0,3%).

Parmi les prix à la baisse, figurent les matières premières hors énergie (-0,1%), les automobiles (-0,2%), l'habillement (-0,8%).

Les prix des services sont donc en hausse tandis que ceux des biens, déprimés par le dollar fort qui rend les importations moins chères, ont tendance à baisser.

Pour Paul Ashworth, économiste en chef pour les États-Unis pour Capital Economics, qui depuis plusieurs semaines mise sur une première hausse des taux d'intérêt par la Fed en décembre, rien toutefois dans ce rapport «ne fait pencher la balance d'un côté ou de l'autre».

Pour Jennifer Lee de BMO Economics, il faut attendre la publication le 25 novembre de l'autre indice sur les prix très regardé par la Fed, l'indice PCE, basé sur les dépenses des consommateurs, pour mieux apprécier l'évolution des prix.

La Réserve fédérale a publié par ailleurs son rapport mensuel sur la production industrielle qui a de nouveau montré une baisse en octobre pour le deuxième mois consécutif.

Elle a reculé de 0,2% par rapport à septembre, en données corrigées des variations saisonnières, faisant moins bien que ce que prévoyaient les analystes (+0,1%).

Sur un an, la production industrielle s'affiche toutefois encore en très légère hausse de 0,3%, selon les données de la Fed.

En octobre, l'indice a été plombé par la production des industries extractives, qui a connu un nouveau dévissage en chutant de 1,5% sur un mois, la baisse des prix énergétiques poussant les industriels à réduire leur production.

Celle des services d'utilité publique (eau, électricité...) s'affichait également nettement en territoire négatif (-2,5%) du fait d'un temps automnal très clément.

A la surprise des analystes en revanche, la production manufacturière a légèrement progressé le mois dernier (+0,4%), apparaissant comme une bonne nouvelle après les mauvaises performances des indices régionaux (régions de Philadelphie, New York). «Les informations qui annonçaient la mort du secteur manufacturier étaient exagérées», a commenté Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics.