L'action de Valeant a reculé jeudi sous la barre des 100 $ pour la première fois depuis plus de deux ans, après la publication de commentaires de son deuxième plus grand actionnaire qui semblaient remettre en cause la légitimité du grand patron de la pharmaceutique.

Ce nouveau plongeon du cours de l'action a forcé l'investisseur activiste Bill Ackman à remettre les pendules à l'heure en réitérant de nouveau sa confiance à l'endroit du président et chef de la direction de la société lavalloise, Michael Pearson.

Dans un courriel dont La Presse Canadienne a obtenu copie, le gestionnaire de Pershing Square Capital rappelle à M. Pearson que ses critiques à l'endroit de Valeant concernaient sa stratégie de communication.

«Cela ne doit pas être interprété comme une réflexion négative sur (ton travail) à titre de dirigeant de la compagnie», écrit M. Ackman.

L'investisseur activiste dit comprendre que le conseil d'administration ainsi que les avocats de la société puissent avoir une opinion divergente sur l'aspect des communications en raison des controverses entourant Valeant.

La pharmaceutique fait actuellement l'objet d'une enquête du Sénat américain en lien avec les augmentations vertigineuses du prix de certains médicaments.

Dans sa missive, le gestionnaire de Pershing Square Capital assure à M. Pearson qu'il ne remet pas en question sa capacité à diriger la multinationale.

«Tu es l'un des dirigeants les plus dévoués à l'endroit des actionnaires, écrit M. Ackman. Je suis rassuré de vous voir considérer plusieurs options pour le bien des actionnaires.»

M. Ackman explique au dirigeant de Valeant que cela ne remet pas en question sa capacité à diriger la multinationale, actuellement plongée dans plusieurs controverses.

L'action de la pharmaceutique a amorcé sa descente de jeudi après la publication d'un article du Wall Street Journal dans lequel M. Ackman indiquait au principal administrateur du conseil de Valeant, Robert Ingram, qu'il pourrait liquider son investissement initial de 3,8 milliards $US dans la pharmaceutique.

«Si Mike (Pearson) continue à se cacher comme cela, il ne peut plus être le dirigeant», affirme M. Ackman, ajoutant que M. Pearson n'a pas les compétences pour rétablir la réputation de Valeant.

Au moment où ces propos ont été faits, la participation du gestionnaire de Pershing Square Capital dans Valeant n'était cependant pas aussi importante qu'aujourd'hui.

L'action poursuit sa descente

À la Bourse de Toronto, le titre Valeant a plongé de 20 %, à 96,64 $, pour finalement clôturer à 103,37 $, en baisse de 14,7 %.

Depuis le mois d'août, l'action de l'entreprise - qui se transigeait à plus de 345 $ - a perdu environ 70 % de sa valeur après que certains aspects de son modèle d'affaires eurent été remis en question.

Par courriel, M. Ingram a réitéré que M. Pearson avait la confiance du conseil du conseil d'administration de Valeant.

«Mike est dévoué dans ses fonctions, souligne l'entreprise. En dépit du contexte de volatilité qui a été négatif pour notre action, les activités fondamentales de Valeant demeurent solides et nous sommes bien positionnés pour croître.»

L'analyste Alex Arfaei, de BMO Marchés des capitaux, s'est montré surpris des commentaires de M. Ackman rapportés par le Wall Street Journal puisque ce dernier a donné un vote de confiance à l'entreprise vendredi dernier.

«Nous croyons que tous les investisseurs de Valeant reconnaissent que M. Pearson a été l'architecte de la stratégie de croissance depuis 2008, écrit-il. La possibilité de ne plus le voir aux commandes ébranle la confiance des investisseurs, ce qui explique probablement le plongeon de l'action.»