Allergan (AGN), le fabricant de l'anti-ride Botox, a confirmé jeudi qu'il menait des discussions en vue d'une fusion avec le géant américain de la pharmacie Pfizer (PFE).

«Allergan confirme qu'il a été approché par Pfizer et mène des discussions préliminaires sur une base amicale concernant une éventuelle fusion de leurs activités. Allergan souligne qu'aucun accord n'a encore été conclu et qu'il n'y a aucune certitude que ces discussions conduiront à une transaction et que les modalités d'une éventuelle transaction seront acceptées», a indiqué le groupe, basé à Dublin, dans un communiqué.

Il précise qu'il ne fera aucun commentaire sur les aspects financiers des discussions.

Les actions Allergan décollaient à Wall Street à la reprise de cotation après avoir été suspendues le temps de l'annonce de l'officialisation des discussions et prenaient 8,29% à 311,10 dollars vers 11h00. Pfizer baissait pour sa part de 0,42% à 35,30 dollars.

Allergan a souligné que, quel que soit le résultat de ses discussions avec Pfizer, il reste engagé à vendre ses activités dans les médicaments génériques au groupe israélien Teva et table toujours sur la finalisation de cette opération au 1er trimestre 2016.

Le Wall Street Journal avait fait état de ces discussions mercredi soir.

Pour mener l'opération à son terme, Pfizer, dont l'un des médicaments vedette est le Viagra contre les troubles de l'érection, devrait surmonter d'«importants obstacles» dont le prix de l'acquisition d'Allergan, dont la capitalisation boursière s'élève à 112,5 milliards de dollars, affirmait le WSJ.

D'après le quotidien, la transaction présenterait toutefois de nombreux avantages pour Pfizer: elle permettrait d'étoffer son arsenal de médicaments sous brevets, d'«accélérer sa croissance» et de se relocaliser en Irlande où Allergan a son siège et où la fiscalité des entreprises est bien plus faible.

En mai 2014, Pfizer avait déjà tenté de s'implanter fiscalement hors des États-Unis en rachetant son concurrent AstraZeneca, basé en Grande-Bretagne. Mais son offre de 117 milliards de dollars avait été rejetée.

Quelques mois plus tard, les autorités américaines avaient annoncé un plan pour freiner ces opérations dites d'«inversion fiscale» qui permettent à des multinationales de fuir l'impôt sur les sociétés aux États-Unis, l'un des plus élevés dans le monde industrialisé, à la faveur de rachat d'entreprises.

En dépit de cet échec, Pfizer, dont la capitalisation boursière avoisine les 216 milliards de dollars, a continué à racheter des entreprises pour contrer l'expiration de certains brevets et la concurrence des génériques.

Le groupe, qui a vu son bénéfice chuter de 20% au troisième trimestre, a ainsi récemment mis la main sur le laboratoire américain Hospira (bien Hospira) pour 17 milliards de dollars, dans un secteur en pleine consolidation.

Allergan, avait ainsi elle-même été rachetée par l'américain Actavis en novembre 2014 pour 66 milliards de dollars.