Le géant pharmaceutique américain Pfizer est en discussion pour racheter son rival Allergan, le fabricant de l'antirides Botox, pour un montant qui pourrait dépasser les 110 milliards de dollars, affirme le Wall Street Journal mercredi.

Un accord scellerait «le plus important rachat d'entreprise» de l'année, affirme le quotidien des affaires américain, ajoutant toutefois que le processus n'en était «qu'à ses débuts» et «pourrait ne pas aboutir».

Pour mener l'opération à son terme, Pfizer doit ainsi surmonter d'«importants obstacles» dont le prix de l'acquisition d'Allergan, dont la capitalisation boursière s'élève à 112,5 milliards de dollars, affirme le WSJ qui cite des sources proches du dossier.

D'après le quotidien, la transaction présenterait toutefois de nombreux avantages pour Pfizer: elle permettrait d'étoffer son arsenal de médicaments sous brevets, d'«accélérer sa croissance» et de se relocaliser en Irlande où Allergan a son siège et où la fiscalité des entreprises est bien plus faible.

En mai 2014, le fabricant du Viagra avait déjà tenté de s'implanter fiscalement hors des États-Unis en rachetant son concurrent AstraZeneca, basé en Grande-Bretagne. Mais son offre de 117 milliards de dollars avait été rejetée.

Quelques mois plus tard, les autorités américaines avaient annoncé un plan pour freiner ces opérations dites d'«inversion fiscale» qui permettent à des multinationales de fuir l'impôt sur les sociétés aux États-Unis, l'un des plus élevés dans le monde industrialisé, à la faveur de rachat d'entreprises.

En dépit de cet échec, Pfizer, dont la capitalisation boursière avoisine les 216 milliards de dollars, a continué à racheter des entreprises pour contrer l'expiration de certains brevets et la concurrence des génériques.

Le groupe, qui a vu son bénéfice chuter de 20% au troisième trimestre, a ainsi récemment mis la main sur le laboratoire américain Hospica pour 17 milliards de dollars, dans un secteur en pleine consolidation.

Sa nouvelle cible, Allergan, avait ainsi elle-même été rachetée par l'américain Actavis en novembre 2014 pour 66 milliards de dollars.