La cadence annuelle de l'inflation a ralenti en septembre en raison des prix de l'essence et d'autres produits du secteur de l'énergie, mais le prix des aliments, des repas au restaurant et de plusieurs autres articles ont progressé.

L'indice des prix à la consommation de Statistique Canada a avancé de 1,0 % le mois dernier, par rapport à l'an dernier - une augmentation inférieure à celle de 1,3 % affichée en août et à celle de 1,1 % attendue par les économistes.

Selon l'économiste Brian DePratto, de la Banque TD, la dichotomie qui a caractérisé l'inflation jusqu'à maintenant cette année s'est poursuivie en septembre.

«L'inflation reste faible, tirée vers le bas par les prix de l'énergie, qui restent bien en deçà de leurs niveaux de l'an dernier», a-t-il noté.

«En même temps, la dépréciation significative du dollar canadien depuis l'été dernier a rendu les importations plus dispendieuses, ce qui a aidé l'inflation de base à rester (légèrement) au-dessus de la cible de 2,0 % de la Banque du Canada.»

Les prix ont grimpé dans sept des huit grandes composantes de l'indice des prix de Statistique Canada, la tendance d'ensemble ayant été stimulée par le hausse des prix des aliments, a précisé l'agence fédérale.

Le coût des aliments a gagné 3,5 % par rapport à l'an dernier. Les prix des légumes frais ont pris 11,5 % et ceux de la viande, 4,4 %. Le prix des aliments achetés en restaurant a grimpé de 2,7 %.

Les prix de la composante des loisirs, de la formation et de la lecture ont progressé de 2,5 % en septembre, tandis que ceux du secteur des vêtements et des chaussures ont avancé de 1,2 %.

Seul le groupe du transport, qui comprend les prix de l'essence, a reculé, de 3,5 %, par rapport à l'an dernier. Les prix de l'essence ont plongé de 18,8 % par rapport à l'an dernier.

L'inflation de base telle que calculée par la Banque du Canada - qui exclut les produits dont les prix sont plus volatils - s'est établie à 2,1 % par rapport à l'an dernier, ce qui était conforme aux prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Cependant, la banque centrale a indiqué que la dépréciation du dollar canadien avait temporairement fait grimper l'inflation et que le taux sous-jacent restait sous la barre des deux %.

Dans son Rapport sur la politique monétaire publié mercredi, la banque centrale a estimé que, dans un scénario où le huard se maintient à 76 cents US, les effets de la transmission des variations du taux de change sur l'inflation devraient plafonner entre 0,5 et 0,7 point de pourcentage dans la deuxième moitié de 2015, avant de diminuer graduellement d'ici la fin de 2016.

La Banque du Canada a maintenu son taux d'intérêt directeur à 0,5 % cette semaine, tout en réduisant ses prévisions économiques pour 2016 et 2017, ce qu'elle a attribué aux conséquences de la faiblesse des prix de l'énergie.

Selon l'économiste en chef pour l'Amérique du Nord de la firme Capital Economics, Paul Ashworth, le plus grand problème est la menace désinflationniste qui émane de la sous-performance de l'économie.

«L'économie n'est peut-être plus en récession, mais elle éprouve toujours des difficultés à retrouver sa croissance potentielle», a estimé M. Ashworth.

«À moins d'une reprise prononcée qui absorbe une partie de la stagnation économique accumulée ces quelques dernières années, l'inflation de base va graduellement diminuer.»

Les prix ont grimpé dans huit provinces le mois dernier. La Saskatchewan a affiché la plus importante progression, avec une inflation annuelle de 1,4 %. Celle du Québec s'est établie à 1,0 %, et celle de l'Ontario, à 0,9 %.

Les prix à la consommation ont diminué de 0,8 % à l'Île-du-Prince-Édouard par rapport à l'an dernier, tandis qu'ils sont restés inchangés en Nouvelle-Écosse.