Amazon a accusé lundi le New York Times d'avoir ignoré et omis des éléments clés dans une enquête publiée cet été qui dénonçait les conditions de travail «blessantes» que le géant de la distribution imposait aux salariés dans ses bureaux.

L'article décrivait un environnement où les salariés étaient dressés les uns contre les autres pour améliorer la productivité, l'un d'entre eux assurant même aux journalistes avoir «vu pleurer à leur bureau» presque tous ses collègues.

Une grosse partie de l'article reposait sur des entretiens avec un salarié dont «le bref travail chez Amazon s'est terminé après qu'une enquête a révélé qu'il avait tenté d'escroquer des vendeurs et l'avait caché en falsifiant des comptes commerciaux», dénonce lundi le porte-parole d'Amazon, Jay Carney, dans un message sur un blogue.

Il ajoute qu'une autre salariée citée dans l'article, où elle disait n'avoir pas dormi quatre jours de suite, avait précisé par la suite que c'était dû au fait d'avoir à jongler entre son travail et un cursus d'étude qu'elle suivait en parallèle. «La direction ne m'a en aucune mesure forcée à faire cela», a indiqué cette salariée.

«Quand l'article est sorti, nous savions qu'il déformait (la réalité chez) Amazon», écrit Jay Carney, lui-même un ancien journaliste pour le magazine Time. «Une fois que nous avons examiné les anecdotes les plus sensationnelles, nous avons compris pourquoi.»

Il ajoute qu'Amazon a transmis les faits au New York Times «il y a plusieurs semaines, espérant qu'ils prendraient des mesures pour corriger l'article. Ils ne l'ont pas fait, et c'est pourquoi nous avons décidé d'écrire là dessus nous-mêmes», poursuit-il.

Le New York Times disait avoir interrogé plus d'une centaine de salariés présents et passés d'Amazon pour son enquête, qui avait suscité une polémique dans la Silicon Valley.