Le déficit commercial des États-Unis a bondi en août, dépassant les attentes des analystes, selon des données publiées mardi par le département du Commerce.

Il a grimpé de 15,6% en un mois pour s'établir à 48,3 milliards de dollars, en données corrigées des variations saisonnières, sous l'effet conjugué d'un recul des exportations et d'une hausse des importations. Les analystes tablaient sur une hausse de 6,4% du déficit à 44,5 milliards de dollars.

Ce creusement du déficit, le plus fort depuis mars, est une mauvaise nouvelle pour le produit intérieur brut (PIB) américain. Tout en montrant que les dépenses de consommation se portent bien sur le territoire américain, il met en évidence le fait que le ralentissement économique des grands partenaires commerciaux des États-Unis et le renforcement du dollar pèsent sur les exportations.

Le déficit commercial américain est traditionnellement porté par le déficit sur les biens (à 67,9 milliards en août) qui est un peu compensé par un excédent sur les services (19,6 milliards).

Globalement, les exportations ont chuté de 2% en août à 185,1 milliards de dollars.

Les seules exportations de biens sont au plus bas depuis juin 2011 quant à celle des matériaux industriels, elles ont décliné à leur plus faible niveau depuis octobre 2010.

Ainsi, les exportations américaines de plastique, de coton, mais aussi d'appareils électriques, d'ordinateurs et de semi-conducteurs sont en repli. Les ventes à l'étranger de l'aviation civile en revanche ont fortement augmenté en août.

À l'inverse, les importations ont repris de la vigueur, accélérant de 1,2% après avoir reculé environ d'autant le mois d'avant.

Elles se sont élevées à 233,4 milliards de dollars, dopées notamment par les importations de téléphones cellulaires qui ont grimpé de 30%. Les importations d'automobiles se sont un peu tassées (-1,28%) à 29,7 milliards de dollars après avoir atteint un record en juillet.

Reflétant le développement du gaz de schiste sur le territoire américain et la chute des prix pétroliers, les États-Unis ont encore réduit leurs importations de produits pétroliers. Elles ont touché leur plus bas niveau depuis septembre 2004 à 15,1 milliards de dollars. Les importations en provenance des pays de l'OPEP se sont creusées de 24,7% pour ne représenter que 4,9 milliards de dollars.

Sur un an, le déficit commercial américain s'est aggravé de 5,2% à 354,4 milliards de dollars, les exportations ayant régressé de 3,8% tandis que les importations ont gagné 2,2%.

En termes géographiques et en données brutes, le déficit sur les biens avec la Chine, le plus important déficit de tous les partenaires commerciaux, s'est aggravé en août de 10,7% du fait d'exportations en recul de 3,5% et d'importations en hausse de 7,4%. Une dévaluation de la monnaie chinoise est intervenue à la mi-août faisant perdre près de 4% au yuan par rapport au dollar.

Le déficit avec le Mexique a bondi de 54,8% alors que les exportations américaines y ont chuté de 6,9%.

Avec l'Union européenne, le déficit commercial est en recul de 9% à 13,8 milliards de dollars montrant une chute des importations (-5%) plus forte que celle des exportations (-2,2%).

Sur le front commercial, les États-Unis ont signé lundi, après cinq ans de négociations, un vaste traité de libre-échange avec onze autres pays du Pacifique. Le TPP vise à fixer des règles pour le libre-échange entre l'Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam.