Trois ans après avoir amorcé son retrait de Québecor Media, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a de nouveau réduit sa participation dans cette filiale de Québecor (T.QBR.B) contre une somme de 500 millions de dollars en espèces.

Annoncée mercredi, cette transaction permettra à Québecor Média d'annuler 7,3 millions d'actions détenues par Capital d'Amérique Investissements, une filiale de l'investisseur institutionnel.

Le conglomérat Québecor - qui détient désormais 81,07% de sa filiale - entend financer cette transaction en ayant recours aux marchés des capitaux d'emprunt.

La CDPQ détenait 45% cette division de Québecor depuis 2000 lorsqu'elle avait injecté 3,2 milliards pour aider l'entreprise à mettre la main, pour 4,9 milliards, sur le câblodistributeur Vidéotron, qui détenait la chaîne télévisée TVA, afin de contrer l'offre de Rogers Communications (TSX:RCI.B).

En 2012, la CDPQ s'était délestée de la moitié de sa participation dans Québecor Média pour 1,5 milliard. En 2000, ce bloc d'actions lui avait coûté près de 1,6 milliard.

Le chef de la direction financière de Québecor, Jean-François Pruneau, a indiqué mercredi que la transaction s'inscrivait dans la stratégie déployée en 2012 par l'entreprise afin de détenir la totalité des actions de Québecor Média.

«Le financement de cette transaction sera effectué en respectant notre objectif fondamental qui est de maintenir une saine gestion du bilan de l'entreprise», a-t-il souligné.

Dans le cadre de l'entente de 2012, la Caisse a le droit, à compter du 1er janvier 2019, de vendre ses actions restantes dans Québecor Média, notamment par le biais d'un appel public à l'épargne.

Le premier vice-président Québec à la Caisse, Christian Dubé, a souligné que la transaction s'inscrivait dans le «rééquilibrage» du portefeuille amorcé il y a trois ans.

«Après cette transaction, nous conservons une participation importante dans Québecor Média, une entreprise qui nous offre encore de bonnes perspectives de création de valeur», a-t-il fait savoir.

Dans une note d'analyse, Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, observe que les multiples correspondent à ceux des autres transactions récemment réalisées dans le secteur des télécommunications.

Étant donné que Québecor avait déjà fait part de son intention de mettre la main sur le reste des actions de sa filiale, M. McReynolds a ajouté qu'il ne fallait s'étonner de cette transaction entre les deux partenaires.

De son côté, Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, croit qu'il valait mieux pour Québecor de dépenser cette somme pour racheter des actions dans sa filiale plutôt que de financer une éventuelle expansion pancanadienne dans le secteur du sans-fil.

«C'est un secteur que la compagnie ne connaît pas à l'extérieur du Québec, a expliqué l'analyste au cours d'un entretien téléphonique. Elle dit toutefois qu'elle est capable de faire les deux.»

En date du 30 juin dernier, l'actif de la CDPQ, qui gère des fonds provenant principalement de régimes de retraite et d'assurances publics et parapublics, s'élevait à 240,8 milliards.

À la Bourse de Toronto, l'action de Québecor cotait à 28,25 $ en mi-journée, en hausse de 38 cents, ou 1,36%.