Un peu plus d'un an après avoir fait son entrée dans l'impression d'emballages souples de produits alimentaires, Transcontinental a réalisé une acquisition afin d'étendre son empreinte aux États-Unis en plus de doubler ses revenus dans ce secteur.

Pour 80 millions $ US en espèces, la société québécoise mettra la main sur Ultra Flex Packaging, établie à Brooklyn dans l'État de New York, qui compte quelque 300 employés et dont les revenus annuels sont estimés à 72 millions $ US. Au cours du dernier exercice, son bénéfice d'exploitation avant amortissement a été de 12 millions $.

«Les discussions se sont intensifiées au cours des derniers mois, a expliqué en entrevue téléphonique le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier. C'est une entreprise que l'on avait visitée il y a plus d'un an avant d'entrer dans ce marché.»

En plus du montant de 80 millions $ US, l'entreprise versera une contrepartie additionnelle si certains objectifs financiers - qui n'ont pas été précisés - sont atteints.

Au terme de la transaction, dont la clôture est prévue avant la fin de l'exercice, la division de l'emballage de Transcontinental devrait générer des revenus annuels de plus de 150 millions $. Le chiffre d'affaires total du groupe Transcontinental en 2014 s'établissait à 2,1 milliards $.

Pour compenser le recul des revenus publicitaires dans certains de ses secteurs, comme celui des médias, l'imprimeur avait déboursé  133 millions $ US en mars 2014 pour acquérir Capri Packaging, une filiale de Schreiber Foods, et ses deux usines situées à Clinton, dans l'État du Missouri, qui emploient 200 personnes.

Selon M. Olivier, les activités d'Ultra Flex Packaging, fondée en 1974, viendront bonifier celles de Capri Packaging, qui se spécialise surtout dans l'emballage de produits laitiers comme le fromage ainsi que le yogourt.

«Ils emballent d'autres articles comme du café et du chocolat avec leur façon de coller de l'aluminium sur du plastique, a-t-il expliqué. Il s'agit de nouveaux créneaux pour nous.»

Le chef de la direction de Transcontinental [[|ticker sym='T.TCL.A'|]] a souligné qu'Ultra Flex Packaging possédait une «force de vente nationale» à travers les États-Unis, ce qui n'était pas nécessairement le cas avec Capri Packaging.

Des synergies entre les deux entreprises sont possibles, a fait savoir M. Olivier, soulignant toutefois qu'elles ne devraient pas seulement se pencher du côté des dépenses.

«Ce sont des synergies de croissance organique, a-t-il dit. Puisque nous sommes en croissance dans ce secteur, nous avons besoin des employés et des équipements déjà en place.»

Les trois copropriétaires d'Ultra Flex vont demeurer au sein de la compagnie afin d'assurer une «transition harmonieuse», a-t-il souligné.

«Transcontinental nous apporte une direction solide, des moyens financiers importants et des décennies d'expérience manufacturière», a souligné le fondateur et chef de la direction d'Ultra Flex Packaging, Eli Blatt, par voie de communiqué.

M. Olivier a par ailleurs affirmé qu'il souhaitait toujours réaliser d'autres acquisitions rapidement dans le secteur des emballages souples de produits alimentaires, mais que certaines conditions, comme le prix d'achat et le bilan de l'entreprise concernée, devront être au rendez-vous.

L'acquisition n'a pas incité Haran Posner, de RBC Marchés des capitaux, à modifier son cours cible de 18 $ pour l'action de Transcontinental, notamment parce que la clôture de la transaction n'est prévue qu'à la fin de l'exercice.

Transcontinental est le plus important imprimeur au pays avec plus de 8000 employés au Canada et aux États-Unis.

Mardi après-midi, à la Bourse de Toronto, son action grimpait de 78 cents, ou 5,4%, pour coter à 15,13 $.