Le fabricant américain de semi-conducteurs Qualcomm a cédé mercredi aux pressions d'un fonds activiste en annonçant une restructuration qui passera par plusieurs milliers de suppressions d'emplois, et en n'excluant pas une scission, sur fond de chute de ses résultats.

La société, qui est le plus gros fabricant des puces pour téléphones portables au monde, indique dans une présentation aux investisseurs vouloir se séparer de 15% de ses effectifs à temps plein.

Sur la base des 31 300 salariés fin septembre mentionnés dans son dernier rapport annuel, cela représenterait environ 4700 suppressions d'emplois.

Qualcomm prévoit en outre de «réduire significativement sa main d'oeuvre temporaire».

Ces mesures entrent dans le cadre d'un plan visant à économiser 1,1 milliard de dollars par an d'ici fin septembre 2016.

Outre les suppressions d'emplois, Qualcomm dit vouloir réduire son nombre de bureaux et déployer davantage de ressources dans les régions où les coûts sont les plus bas.

Et il compte continuer à rechercher les possibilités d'économies supplémentaires «qui augmentent la rentabilité sans sacrifier le futur potentiel de croissance», selon son communiqué.

«Nous ne sacrifions pas l'avenir au profit du présent», a assuré lors d'une téléconférence le patron Steve Mollenkopf, rappelant que le groupe continuerait à dépenser plus de 4 milliards de dollars par an dans la recherche-développement.

Qualcomm annonce parallèlement dans son communiqué qu'avec l'aide de conseillers extérieurs, il va lancer un examen de sa structure, «y compris de possibles options de séparation d'activités». Cet examen devrait être achevé d'ici fin décembre.

Le groupe avait déjà envisagé une scission de ses activités en 2000, mais avait ensuite abandonné le projet.

Le sujet a toutefois été remis sur la table au printemps par le fonds activiste Jana Partners: après avoir annoncé qu'il contrôlait près de 6% du capital, Jana a réclamé une séparation entre la division de fabrication de puces et celle, plus rentable, d'exploitation des brevets.

Sur le trimestre achevé fin juin, pour lequel Qualcomm publiait ses résultats mercredi, la division de puces a accusé une chute de 74% sur un an de son bénéfice imposable et de 22% de son chiffre d'affaires.

À l'échelle de l'ensemble du groupe, le bénéfice net est en recul de 47% à 1,2 milliard de dollars, pour un chiffre d'affaires de 5,8 milliards (-14%).