Atari, groupe français pionnier des jeux vidéo, a annoncé lundi que le prêt octroyé par le fonds américain Alden à l'une de ses filiales était entré dans une phase «contentieuse», avec des poursuites en France et aux États-Unis, en raison d'un litige sur le taux d'intérêt.

Pour Atari, le calcul du taux effectif global (TEG) de ce prêt à Atari Europe, d'un montant total de 12,1 millions d'euros (intérêts compris), «contenait des erreurs manifestes et sérieuses».

Par conséquent, le groupe français estime dans un communiqué que le taux d'intérêt contractuel annuel du prêt, fixé à un taux variable de l'ordre de 9%, aurait dû être «remplacé par le taux d'intérêt légal» conformément à la législation en vigueur.

«Étant donné que sur la période le taux d'intérêt contractuel a toujours été très significativement supérieur au taux d'intérêt légal, les montants payés ont ainsi été très supérieurs aux intérêts recalculés au taux légal», s'indigne le groupe, qui évalue le trop payé à plus de 4,1 millions d'euros sur la période 2009-2015.

À la suite de l'échec d'un accord à l'amiable, Atari a décidé d'assigner Alden en référé devant le tribunal de commerce de Paris le 15 juillet prochain en vue d'obtenir notamment «sa condamnation au remboursement du trop-perçu».

Alden, contestant «vigoureusement» la position d'Atari, a décidé d'engager de son côté une procédure aux États-Unis.

Au bord de la faillite en 2013, Atari avait obtenu in extremis le secours de Frédéric Chesnais - désormais PDG du groupe - via son holding Ker Ventures, avec l'aide du fonds américain Alden.