Les chaînes de télé généralistes au Québec ont généré leurs premières pertes. Les chaînes de télé spécialisées ont vu leur rentabilité décliner. La radio commerciale québécoise résiste toutefois bien aux soubresauts financiers de l'industrie des médias, selon un rapport du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dévoilé lundi.

La hausse des profits de la radio au Québec en 2013-2014 a été de 18,5%. Les bénéfices avant impôts et intérêt sont passés de 37,2 millions à 44,1 millions de dollars. La marge bénéficiaire des radios québécoises est passée de 14,4% à 16,7%. «Ça demeure un média qui résiste bien aux tendances, surtout à cause de sa spécificité locale», dit Sylvain Lafrance, professeur à HEC Montréal et ancien vice-président des services français de Radio-Canada.

Les revenus des radios francophones au pays ont augmenté de 2,1%. Les profits nets ont diminué de 61 millions à 42 millions de dollars, mais cette baisse n'est pas vraiment représentative puisqu'elle est attribuable à des ajustements comptables plus faibles en 2013-2014.

Baisse des profits au Canada anglais

Au Canada anglais, c'est la tendance contraire: les profits à la radio ont diminué de 13%, à 248 millions. Pour l'ensemble du pays (radios francophones et anglophones), les bénéfices avant impôts et intérêts sont en baisse de 8,8% en 2013-2014, à 299 millions. Il s'agit de la troisième baisse annuelle des profits depuis 2000.

Les revenus sont en légère baisse de 0,5%, les dépenses en hausse de 1,5%. «Il y a une baisse des marges de profits, principalement à cause de la hausse des dépenses. Le retour des radios parlées coûte plus cher, surtout avec la stratégie des grandes vedettes», dit Sylvain Lafrance.

L'industrie montréalaise de la radio fait particulièrement bien: les profits sont en hausse de 21%, passant de 30,2 millions à 36,5 millions. Les radios FM de la région de Québec font encore mieux au plan financier avec des profits en hausse de 22% (de 7,2 à 8,8 millions). En contrepartie, les radios à Toronto et Vancouver ont vu leurs profits diminuer respectivement de -16% et -22%.

Compressions à Radio-Canada

La diminution de 10% de la contribution du fédéral (les crédits parlementaires) à Radio-Canada a fait mal aux finances de la radio publique: ses revenus ont diminué de 5,6%, à 288 millions, essentiellement en raison des compressions venant d'Ottawa.

La publicité sur Espace Musique et Radio 2 a généré des revenus additionnels de 1,1 million. Les 82 stations de radio locales de CBC/Radio-Canada ont été obligées de diminuer leurs dépenses de 3,0% en 2013-2014.