À l'heure où elle s'interroge sur le maintien de la Grèce dans la zone euro, l'Union européenne a choisi un euro grec pour commémorer l'adoption, il y a 30 ans, de son drapeau aux douze étoiles, a annoncé jeudi la Commission européenne.

La pièce grecque, de deux euros, a été élue à l'issue d'un concours organisé en ligne par la Commission européenne, qui a mobilisé quelque 100 000 votants.

Présélectionné avec quatre autres projets, celui créé par George Stamatopoulos, graveur à la Banque nationale de Grèce, a recueilli environ 30% des suffrages, a précisé la Commission.

Sans que ce choix ne témoigne d'un élan de philhellénisme face aux difficultés traversées par le pays, mouton noir de la zone euro, la nationalité de chaque projet n'ayant pas été stipulée au cours de la consultation.

L'avers sélectionné représente, selon son créateur, «douze étoiles qui se transforment en silhouettes humaines accueillant la naissance d'une nouvelle Europe».

«Quelque 75 millions de pièces présentant ce nouveau dessin seront émises par les 19 pays de la zone euro et commenceront à faire leur apparition dans le portefeuille des citoyens au cours du second semestre de cette année», a précisé la Commission.

C'est la quatrième fois que les États membres de la zone euro s'associent pour émettre une pièce commémorative arborant le même dessin commun sur la face «nationale» de la monnaie unique.

La première de ces émissions a eu lieu en 2007, pour le 50e anniversaire du traité de Rome, fondateur de la construction européenne. La deuxième, en 2009, a célébré les dix ans de l'Union économique et monétaire, tandis qu'une troisième a marqué en 2012 le 10e anniversaire de l'introduction des billets et des pièces en euros.

Le drapeau aux douze étoiles dorées disposées en cercle, sur fond bleu, était devenu le 1er janvier 1986 le symbole des institutions européennes.

Les pièces commémoratives en euros ont toutes une valeur de deux euros et sont destinées à circuler sur l'ensemble du territoire de la zone euro.

La Grèce commémore pour sa part jeudi la signature il y a 36 ans de son traité d'adhésion à ce qui était alors la CEE (Communauté économique européenne).

À court de liquidités et risquant le défaut de paiement, le pays mène depuis des semaines de difficiles négociations avec ses créanciers, UE et FMI en tête, pour obtenir le versement de tout ou partie de 7,2 milliards d'euros de prêts. En échange, ces institutions attendent d'Athènes des engagements concrets de réformes, notamment du marché du travail, de la fiscalité ou encore des retraites.