Le président du régulateur mondial d'internet Icann a annoncé jeudi qu'il allait quitter ses fonctions début 2016, après la finalisation du projet d'émancipation de l'organisation de la tutelle américaine.

Fadi Chehade en a informé le conseil d'administration de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), organisation à but non lucratif chargée de l'attribution des noms de domaines sur le web, et notamment de la gestion des suffixes.

Il quittera officiellement ses fonctions au lendemain de la rencontre annuelle de l'organisation, dont le siège est à Los Angeles, prévue en mars 2016 au Maroc.

«Je pense que c'est le bon moment et la chose à faire», a-t-il déclaré dans un entretien à l'AFP.

M. Chehade va rejoindre le secteur privé mais continuera à conseiller l'Icann, a-t-il dit sans toutefois donner le nom de l'entreprise qui va l'accueillir. Seul indice, celle-ci ne sera pas active dans le domaine des suffixes.

Son départ devrait coïncider avec l'indépendance en préparation de l'organisation dont les détails sont en train d'être bouclés.

Bien que l'internet soit global, l'Icann reste rattachée actuellement au département du Commerce des États-Unis, mais les accords sur cette tutelle arrivent à échéance cette année.

L'organisation veut en profiter pour s'émanciper et présenter une gestion internationale, malgré les critiques de certains membres du Congrès américain. Des parlementaires américains résistent au projet de mettre fin au rôle central actuellement exercé par Washington. Le gouvernement américain supervise l'Icann depuis sa création en 1998.

La semaine dernière, M. Chehade avait indiqué que tous les éléments nécessaires à cette indépendance étaient désormais réunis et qu'environ 150 pays, dont la Chine et le Brésil, soutenaient le projet. Ce soutien était source, selon lui, de «légitimation» de l'association.

L'organisation fait par ailleurs l'objet de nombreuses critiques notamment en matière de transparence et de responsabilité envers les extensions de domaine de nouvelle génération.

Des personnalités sont par exemple obligées d'acheter les noms de domaines génériques de premier niveau (generic Top Level domain) pour protéger leur image. C'est le cas de la chanteuse américaine Taylor Swift qui a dû racheter taylorswift.com et taylorswift.sucks.