Le siège social de Valeant, à Laval, est plutôt minimaliste, mais cela n'empêche pas l'usine adjacente de profiter des acquisitions que l'entreprise pharmaceutique a réalisées au cours des dernières années, a indiqué hier le PDG Michael Pearson.

« Nous n'avons pas d'usine de produits topiques aux États-Unis, alors c'est l'usine de Laval qui effectue toute la production pour le Canada et les États-Unis, a expliqué M. Pearson à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires. Avec la croissance de notre secteur dermatologique, de nouveaux emplois manufacturiers seront créés. »

De nouveaux produits-vedettes de Valeant, dont le Jublia, qui combat la mycose des ongles, sont fabriqués à Laval. De plus, la fabrication de certains produits de Salix, une firme américaine que Valeant vient d'acquérir pour 15 milliards US, sera bientôt transférée à Laval. Ces produits remplacent graduellement des produits que Valeant fabrique pour Sanofi en sous-traitance, mais que le géant français cherche à faire faire ailleurs.

Valeant a établi son siège social à Laval en 2012 grâce à une aide financière de 6 millions du gouvernement du Québec. Les bureaux de Michael Pearson et des autres membres de la haute direction de l'entreprise sont toutefois situés en banlieue de New York.

Le nombre de salariés de Valeant atteint désormais 450 au Québec, soit 200 de plus qu'en 2012. Dans le cadre de l'entente conclue avec Québec, l'entreprise doit maintenir au moins 300 emplois dans la province.

« Comme plusieurs entreprises pharmaceutiques ont réduit leurs activités dans la région de Montréal au cours des dernières années, nous sommes bien placés pour tirer parti de la présence de nombreux travailleurs de talent », a expliqué M. Pearson.

Poids lourd du TSX

L'action de Valeant a clôturé hier à un nouveau sommet historique de 278,80 $, en hausse de 3,3 %, à la Bourse de Toronto. Le titre a gagné plus de 100 % au cours des 12 derniers mois. L'entreprise est désormais celle qui a la troisième valeur boursière en importance au Canada - 96 milliards US -, tout juste derrière la Banque Royale et la Banque TD. Les 10,1 millions d'actions détenues par Michael Pearson valaient 2,8 milliards US hier.

La croissance par acquisitions de Valeant, fortement encouragée par l'investisseur Bill Ackman, devenu récemment le deuxième actionnaire en importance de l'entreprise, a fait en sorte que son cours boursier a été multiplié par 16 en cinq ans. Selon Bloomberg, pas moins du cinquième de la progression de l'indice S&P/TSX au cours des cinq dernières années est attribuable à l'explosion du titre de Valeant.

Ceci dit, la dette de Valeant a fortement augmenté dans la foulée de l'acquisition de Salix. L'entreprise s'est engagée à faire passer son ratio dette/bénéfice d'exploitation de six fois à quatre fois au cours des 12 prochains mois, mais cela ne devrait pas l'empêcher de réaliser des acquisitions de taille plus modeste.

M. Pearson a par ailleurs reconnu que l'acquisition d'Afexa, fabricant albertain du célèbre Cold FX, n'avait « pas été la meilleure » de Valeant. Non pas en raison du recours collectif au sujet de l'efficacité douteuse du produit à base de ginseng, mais des ventes stagnantes de celui-ci. « Le produit n'a pas connu la croissance que nous souhaitions », a dit le PDG.