L'économie canadienne a perdu 19 700 emplois le mois dernier, les plus récentes données sur le marché du travail s'étant avérées inférieures aux attentes des économistes.

Le taux de chômage national est resté stable à 6,8 % en avril pour un troisième mois de suite, a précisé vendredi Statistique Canada.

Selon l'enquête sur la population active de l'agence fédérale, le pays a accueilli 46 900 nouveaux emplois à temps plein, mais en a abandonné 66 500 autres à temps partiel entre les mois de mars et avril. Le déclin d'avril fait suite à la création de 28 700 emplois en mars.

Les économistes s'attendaient en moyenne à une perte nette d'environ 5000 emplois pour le mois d'avril, et à un taux de chômage en hausse à 6,9 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

La province de l'Alberta, le coeur du secteur de l'énergie au Canada, a été le théâtre de la création nette de 12 500 emplois le mois dernier - même si le secteur des ressources naturelles de la province a cédé 3500 emplois dans le contexte de la faiblesse des prix du pétrole. Ce secteur comptait 17 200 emplois de moins qu'au même mois l'an dernier, une baisse de 9,5 %, mais son taux de chômage est resté à 5,5 %.

Selon le rapport de Statistique Canada, la Colombie-Britannique a vu 28 700 emplois disparaître le mois dernier, et son taux de chômage a grimpé à 6,3 %, par rapport à 5,8 % le mois précédent.

Au Québec, la disparition de 26 900 emplois à temps partiel a été plus que contrebalancée par l'ajout de 38 600 emplois à temps plein, pour un gain net de 11 700 emplois. Le taux de chômage de la province a diminué de 0,1 point à 7,4 %.

Dans une note à ses clients, l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a estimé vendredi qu'il n'était pas étonnant de voir les chiffres reculer en avril, puisque l'économie du Canada n'a essentiellement pas affiché de croissance pendant les trois premiers mois de 2015.

Shenfeld a expliqué la baisse des chiffres d'ensemble par le déclin du secteur du commerce, qui a perdu 20 500 emplois, ainsi que par celui de la construction, qui a laissé 28 400 emplois.

«Dans l'ensemble, ce n'est pas une bonne manchette, mais dans les détails, ce n'est pas si pire», a écrit M. Shenfeld.

Depuis le mois d'avril 2014, le marché du travail de l'ensemble du pays a accueilli 139 100 nouveaux employés, notamment grâce à la création nette de 165 800 emplois à temps plein.

Le taux de chômage chez les jeunes a grimpé à 13,6 % le mois dernier, alors qu'il était de 13,0 % en mars. Les données ont fait état de la disparition de 13 200 emplois le mois dernier pour les jeunes travailleurs, soit ceux âgés de 15 à 24 ans, par rapport au mois précédent.

Par ailleurs, le taux de chômage chez les femmes de 25 ans et plus a légèrement glissé à 5,3 %, tandis que celui des hommes de 25 ans et plus est resté à 6,0 % pour un deuxième mois de suite.

L'économie a aussi vu une perte nette de 19 900 emplois dans le secteur public, tout en enregistrant un gain net de 24 200 emplois dans le secteur privé.