Vendus au cours de la dernière année chez Québecor: (T.QBR.B) les 175 journaux au Canada anglais à Postmedia, les hebdos québécois à TC Média, la filiale Nurun. Au chapitre des acquisitions: les magazines de TC Média, Vision Globale, l'équipe de hockey des Remparts de Québec.

À sa première année comme président et chef de la direction de Québecor, Pierre Dion n'a pas chômé, réalisant six transactions d'envergure visant «à focaliser nos activités sur nos principaux axes de croissance», selon le principal intéressé.

Si Pierre Dion a connu une année occupée, la question de sa rémunération (10,8 millions de dollars l'an dernier, soit 229 fois le salaire moyen d'un employé de Québecor) a fait l'objet d'une discussion ce matin lors de l'assemblée annuelle de Québecor. «C'est scandaleux», a dit Willie Gagnon, porte-parole du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), qui a présenté une proposition pour tenir un vote consultatif auprès des actionnaires sur la rémunération de ses dirigeants. Le MÉDAC faisait notamment valoir qu'une telle politique de consultation était appuyée par la Caisse de dépôt et placement du Québec - deuxième actionnaire en importance de Québecor derrière Pierre Karl Péladeau - et était déjà en vigueur au sein de plusieurs grandes entreprises comme les banques canadiennes. La proposition du MÉDAC n'a pas été adoptée par la majorité des actionnaires de Québecor.

Le président du conseil d'administration, Brian Mulroney, ne croit pas que la rémunération de Pierre Dion est trop élevée. «Ne croyez pas tout ce que vous lisez dans les journaux, a-t-il répondu. La réalité est tout autre. M. Dion ne gagne pas 10 millions par année. Je vous rassure qu'il n'y a rien de scandaleux dans sa rémunération.»

«TVA Sports est là pour rester»

Au cours de la prochaine année, il ne faut toutefois pas s'attendre à beaucoup de chambardements au sein des actifs de Québecor. Pas question par exemple de vendre le Journal de Montréal et le Journal de Québec, qui sont «au coeur de notre stratégie de convergence au Québec» selon Pierre Dion. 

Pas question non plus de fermer sa chaîne sportive TVA Sports, a indiqué Pierre Dion jeudi. «TVA Sports est là pour rester, comprenez-moi bien», dit Pierre Dion. Dans le cadre d'un litige contre Bell devant le CRTC sur la question des redevances de TVA Sports, Québecor avait prétendu que «TVA Sports pourrait disparaître» à long terme si le CRTC ne lui donnait pas raison. Québecor a expliqué ce matin avoir présenté ce document au CRTC «il y a quelques semaines», avant les résultats encourageants des séries éliminatoires de la LNH à TVA Sports. «Il ne reste plus maintenant qu'à obtenir notre part équitable des redevances», a dit Pierre Dion.

Au cours de l'année financière 2014, les revenus de Québecor ont augmenté de 3,648 à 3,716 milliards. Le bénéfice d'exploitation a augmenté de 1,370 à 1,399 milliard, mais Québecor a tout de même généré une perte nette pour ses actionnaires; des pertes de 30 millions (0,24 $ par action), comparativement à des pertes nettes de 289 millions (2,33 $ par action) durant l'année 2013. En écartant les activités abandonnées par Québecor, le bénéfice est plutôt positif, soit de 202 millions (1,64 $ par action), comparativement à un bénéfice net de 177 millions (1,43 $ par action) pour les mêmes activités en 2013.

Dans ce contexte, Québecor a augmenté son dividende trimestriel de 40%. Le taux de dividende trimestriel passe de 0,025 $ à 0,035 $ par action.

Au premier trimestre de 2015, les revenus de Québecor ont augmenté de 5,7% pour atteindre 948,6 millions de dollars. Le bénéfice d'exploitation ajusté est en hausse de 1,3% (+4,3 millions) pour atteindre 339,0 millions, tandis que le bénéfice net attribuable aux actionnaires a diminué de 25% (-9,7 millions), passant de 39,1 millions (0,32 $ par action de base) à 29,4 millions (0,24 $ par action de base).