La croissance de l'économie des États-Unis a sévèrement calé au premier trimestre, plombée par l'hiver, le dollar fort et la chute des prix de l'énergie, selon la première estimation du département du Commerce mercredi.

Le Produit intérieur brut américain (PIB) n'a progressé que de 0,2% au 1er trimestre en rythme annualisé, contre 2,2% au 4e trimestre 2014.

Ce chiffre est bien en dessous des attentes des analystes qui tablaient sur un ralentissement moindre avec une expansion de 1%.

«La croissance du PIB a ralenti alors que le dollar s'est apprécié face aux principales autres devises, que les exportations et importations ont diminué du fait d'une grève sur les ports de la côte ouest, que les prix de l'énergie ont baissé et qu'un temps hivernal rigoureux a affecté une grande partie du pays», écrit le ministère dans un communiqué.

Cette abrupte décélération de l'expansion économique s'est reflétée d'abord dans les dépenses des consommateurs. La progression des dépenses de consommation n'est plus que de 1,9% de janvier à mars au lieu de 4,4% au dernier trimestre.

Face à un dollar qui s'est sensiblement apprécié et du fait d'une grève des ports sur la côte ouest qui a engorgé les livraisons, les exportations américaines ont piqué du nez, régressant de 7,2% après une hausse de 4,5% fin 2014. Les exportations de biens notamment ont accusé leur plus forte chute (-13,3%) depuis le 1er trimestre 2009 en pleine récession.

Les investissements des entreprises sont aussi tombés dans le rouge à -3,4% alors qu'ils étaient en hausse de 4,7% au trimestre précédent. C'est le secteur des industries extractives, touché de plein fouet par l'impact de la chute des prix des hydrocarbures, qui a tiré cette baisse, a indiqué une statisticienne précisant que l'activité du secteur de l'exploration minière s'était écroulée de 48,7%.

Les investissements dans l'immobilier ont également été freinés, ne progressant plus que de 1,3% contre 3,8% au dernier trimestre 2014.

Sur le front des dépenses publiques, les investissements sont aussi en retrait, marquant un recul de 0,8%.

Les dépenses fédérales sont restées dans le vert, progressant de 0,3% mais les dépenses au niveau des États et des collectivités locales sont repassées en territoire négatif (-1,5%) pour la première fois depuis l'hiver 2014.

Cette performance très décevante de la première économie mondiale au 1er trimestre intervient alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) se réunit mercredi sur la politique monétaire.

Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) doit annoncer à 14h00 qu'il laisse ses taux directeurs inchangés proches de zéro comme ils le sont depuis la crise financière fin 2008.

Mais les marchés financiers seront attentifs à l'évaluation de l'économie donnée par le FOMC dans son communiqué, cherchant à savoir si la banque centrale attribue ce ralentissement de la croissance à des facteurs seulement temporaires et si elle attend un rebond sur le reste de l'année.

En tout état de cause, une première hausse des taux d'intérêt dès le mois de juin, comme y croyaient encore une partie des membres du FOMC lors de leur précédente réunion, semble de plus en plus improbable.

À 0,2%, le rythme de croissance de ce premier trimestre est le plus faible depuis le 1er trimestre 2014 où un hiver très rigoureux avait fait reculer le PIB de 2,1%. Avant cela, il faut remonter au 4e trimestre 2012 pour observer une croissance aussi faible (+0,1%).

Le gouvernement publie une deuxième estimation du PIB au 1er trimestre le 29 mai prochain.