SNC-Lavalin (T.SNC) a procédé à d'autres changements au sein de sa haute direction, qui se traduisent par le départ de deux autres cadres ainsi que par la création d'un nouveau poste afin de poursuivre la réorganisation de ses activités.

L'entreprise a annoncé mercredi la nomination de Neil Bruce - qui était président ressource environnement et eau depuis 2013 - comme chef de l'exploitation. Il quittera ainsi Londres afin de s'établir à Montréal.

Les dirigeants des divisions énergie ainsi que pétrole et gaz se rapporteront à M. Bruce, qui lui, sera supervisé par le président et chef de la direction de SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]], Robert Card.

Présenté comme une prise majeure lors de son embauche, en 2013, Hisham Mahmoud, qui était à la tête des activités de construction de la firme d'ingénierie, quittera ses fonctions le 1er mai, après deux ans de services.

Ce dernier avait reçu une rémunération totale de 2,5 millions $ l'an dernier, dont un salaire de base de 773 000$.

Depuis son arrivée chez SNC-Lavalin, M. Bruce a notamment joué un rôle majeur dans l'acquisition, au coût de 2,1 milliards $, de la firme britannique Kentz, spécialisée dans le secteur du pétrole et du gaz.

«Il a dirigé l'acquisition et l'intégration très réussie de Kentz et, comme chef de l'exploitation, il contribuera grandement à nos capacités d'exploitation», a souligné M. Card, par voie de communiqué.

SNC-Lavalin a expliqué ces changements par une volonté de simplifier sa structure et d'améliorer l'efficacité de ses services, ce qui devrait mieux répondre aux besoins de ses clients.

Cette décision a cependant reçu un accueil mitigé des analystes qui suivent les activités de la firme d'ingénierie, notamment en raison du moment choisi pour procéder à l'annonce.

«Nous demeurons sceptiques puisque l'annonce survient peu avant le dévoilement des résultats du premier trimestre et que M. Mahmoud quitte après seulement 19 mois après avoir été aux commandes des activités de construction», estime Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.

Maxim Sytchev, de Dundee Marchés des capitaux, croit également que le départ de M. Mahmoud sera perçu négativement.

Dans une note d'analyse, il estime que cela démontre que SNC-Lavalin a de la difficulté à redresser ses activités de construction alors que la concurrence est de plus en plus vive lorsque vient le temps de soumissionner sur des contrats.

Par ailleurs, le vice-président directeur et chef du contentieux, Réjean Goulet, prendra sa retraite en juillet, mais continuera à conseiller l'entreprise au-delà de cette date dans certains dossiers. Il sera remplacé de façon intérimaire par le vice-président principal aux affaires juridiques, Jean-Éric Laferrière.

SNC-Lavalin est actuellement impliquée dans d'importantes procédures judiciaires, notamment à l'endroit de certains de ses anciens hauts dirigeants.

La société a également été accusée de fraude et de corruption par la Gendarmerie royale du Canada relativement à des gestes qui auraient été commis par d'ex-hauts dirigeants en Libye entre 2001 et 2011. Même si elle tente de négocier une entente à l'amiable avec la Couronne, SNC-Lavalin a déjà fait part de son intention de plaider non coupable.

«M. Goulet continuera de conseiller la société dans certains dossiers litigieux, y compris celui des accusations portées par le gouvernement fédéral», explique l'entreprise.

Fondée en 1911, la firme emploie 45 000 personnes à travers le monde - dont 16 650 au Canada. Elle se spécialise notamment dans les secteurs des infrastructures, des hydrocarbures et des mines.