Les nouvelles technologies profitent au marché du travail et à l'emploi, ont estimé à Londres Arianna Huffington, patronne du Huffington Post, et Eric Schmidt, président exécutif de Google, alors que des chercheurs craignent qu'un poste sur deux soit menacé par ces innovations.

«S'il y a beaucoup d'inquiétudes, en termes d'emplois, sur le remplacement des humains par les robots, en fait nous voyons aussi que la technologie permet l'émergence d'un nombre considérable de nouveaux emplois», a déclaré à l'AFP Mme Huffington.

Celle-ci a réuni jeudi et vendredi à Londres, avec le Berggruen Institute et The World Post, patrons, personnalités politiques, chercheurs et intellectuels pour évoquer l'avenir du travail dans le monde technologique de demain.

Au rang des optimistes figurait également Eric Schmidt, qui a jugé que si certains «accusaient la technologie» d'être responsable des malheurs du monde, en réalité elle était «dans bien des cas la solution» aux problèmes. Il a expliqué comment plusieurs projets développés ou soutenus par Google avaient permis d'améliorer l'éducation en Afrique ou la santé des diabétiques.

«L'objectif ultime de Google est de rendre les gens plus intelligents», a-t-il affirmé.

Carl Benedikt Frey et Michael Osborne, de l'université d'Oxford, ont cependant évoqué l'idée forte d'une de leurs études sur le marché du travail: environ 47% des emplois actuels aux États-Unis sont menacés par l'informatisation.

Philip J. Jennings, secrétaire général de Uni Global Union, un syndicat qui affirme représenter 20 millions de travailleurs du secteur des services, s'est inquiété des «75 millions de jeunes sans emploi dans le monde».

Il a jugé indispensable de mettre en place «un nouveau filet de sécurité sociale» partout dans le monde.

Plusieurs intervenants ont aussi insisté sur une nécessaire réforme en profondeur de la formation professionnelle pour relever ce défi de destruction massive d'emplois.

La secrétaire d'État française chargée du numérique, Axelle Lemaire, oratrice de l'une des tables rondes, a quant à elle appelé «les grands groupes français à faire de l'innovation un impératif et un facteur de survie».