Les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey (LNH) ne représentent pas seulement le moment le plus important de la saison pour Carey Price et P.K. Subban. Le conglomérat de télécommunications Rogers aussi a hâte aux séries.

Pour sa première saison comme diffuseur officiel de la Ligue nationale de hockey (LNH) au Canada anglais, Rogers devra attendre les séries éliminatoires au printemps pour faire ses premiers profits. Au cours de son premier trimestre comme diffuseur officiel, Rogers a indiqué jeudi ne pas avoir fait de profits ni de pertes avec la diffusion du hockey d'octobre à décembre derniers. Des résultats financiers «plutôt en ligne avec nos attentes à l'interne», a indiqué Anthony Staffieri, chef de la direction des finances de Rogers, au cours d'une conférence avec des analystes financiers.

Rogers a payé 5,2 milliards de dollars sur 12 ans - une moyenne de 433 millions - pour ravir le titre de diffuseur officiel à Bell cette saison (et pour les 11 prochaines). «C'était attendu pour la première portion de notre première saison [comme diffuseur officiel], a indiqué Anthony Staffieri. Nous continuons de prévoir que le contrat sera rentable pour la première saison, la plupart des profits étant générés durant les séries éliminatoires [au deuxième trimestre de 2015].» L'émission Hockey Night in Canada a vu son auditoire augmenter de 12% cette saison, selon Rogers.

La hausse de la division médias de Rogers a pourtant augmenté de 59% au quatrième trimestre de 2014 par rapport à la période correspondante de l'année précédente, passant de 49 millions à 78 millions. Ce n'est toutefois pas le hockey de la LNH qui est responsable de cette hausse de profits de 29 millions, mais des coupes dans les dépenses, particulièrement en télé et dans les publications imprimées. Sans le hockey de la LNH, les revenus de la division médias auraient été en baisse de 2%.

«Ça commence bien [pour l'entente de la LNH], mais il faudra voir si ça permet d'attirer plus d'abonnés [sans fil] chez Rogers. Même s'il y avait des promotions alléchantes, on n'a pas vu d'impact positif à ce chapitre. Rogers n'a pas payé les droits de la LNH seulement pour faire de la télé, mais pour attirer des nouveaux clients», dit Maher Yaghi, analyste financier chez Valeurs mobilières Desjardins.

Téléphonie sans fil et câble

Comme pour tous les conglomérats de télécoms, les activités de téléphonie sans fil et de câble de Rogers sont nettement plus rentables que les chaînes de télé elles-mêmes, LNH ou pas. Pour l'année 2014, la téléphonie sans fil a généré des profits de 3,25 milliards (sur un total de 5,02 milliards), le câble, 1,72 milliard et la division médias (qui inclut les chaînes de télé, les magazines et l'équipe de baseball des Blue Jays de Toronto), seulement 131 millions.

D'octobre à décembre 2014, Rogers a perdu 58 000 clients en téléphonie sans fil et 58 000 unités de services de câble. L'entreprise a environ 8,1 millions de clients dans le sans-fil et 5,2 millions unités de service dans sa division de câble. Ces pertes ne sont pas une surprise pour le milieu financier. «Rogers veut davantage de clients à long terme [...], pas les clients qui se préoccupent des promotions. Rogers est l'entreprise de télécoms qui a le plus de clients au Canada, mais elle n'a pas la meilleure qualité de clients», dit Maher Yaghi.

Pour le quatrième trimestre de 2014, Rogers a généré un bénéfice net de 297 millions (- 7% par rapport à la période correspondante de l'année précédente) sur des revenus de 3,366 milliards (+ 4%). L'action B de Rogers Communications, qui a annoncé jeudi une hausse de son dividende annualisé de 5%, s'est appréciée de 0,7%, ou 31 cents, clôturant la séance à 44,86$ à la Bourse de Toronto.