Le japonais Sony a annoncé vendredi avoir demandé aux autorités financières un report au 31 mars, au lieu du 16 février, de la date limite de présentation de ses résultats trimestriels en raison des «perturbations» causées par la cyber-attaque massive contre sa filiale américaine Sony Pictures Entertainment (SPE).

Le fleuron nippon de l'électronique prévoyait à l'origine de publier le 4 février ses comptes du troisième trimestre de l'exercice qui s'achèvera fin mars. Il ne dévoilera finalement à cette date que ses prévisions actualisées pour la période, a-t-il précisé sans fixer de nouveau calendrier.

Les studios Sony Pictures avaient été victimes fin novembre d'une attaque informatique «hautement sophistiquée et préjudiciable», qui a provoqué de «sérieuses perturbations des réseaux internes» et leur mise à l'arrêt, justifie le groupe.

«Depuis, SPE a activement travaillé à rétablir ces systèmes. Cependant, la plupart des applications financières et de comptabilité (...) ne seront pas fonctionnelles avant début février en raison de l'ampleur des destructions survenues».

La filiale ne pourra donc pas boucler ses comptes à temps, d'où la requête de Sony.

Le groupe de pirates Guardians of Peace, ou GOP, que les autorités américaines estiment téléguidé par la Corée du Nord, avait volé les données personnelles de 47 000 individus, mettant illégalement en ligne cinq films du studio et divulguant des courriels embarrassants pour les dirigeants de SPE.

Objet de leur colère, le film The Interview, parodie sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen, a finalement été lancé dans 300 salles d'art et d'essai ainsi que sur internet, où ce long-métrage a récolté plus de 40 millions de dollars (35 millions d'euros actuels). Cette satire à l'humour parfois hasardeux a coûté environ 44 millions de dollars au studio.

Sony «est encore en train d'évaluer l'impact de cette cyber-attaque sur ses résultats financiers», tout en jugeant qu'il ne sera «pas significatif».

Malgré les bonnes performances de sa console de jeu de salon PlayStation 4 (PS4) et une embellie du côté des télévisions, le groupe, en mauvaise posture dans les téléphones intelligents, a prévu de finir l'année dans le rouge.

Il s'attend pour l'heure à une perte nette de 230 milliards de yens (1,7 milliard d'euros actuels), pour un chiffre d'affaires de 7800 milliards de yens (+0,4% sur un an) et une perte d'exploitation de 40 milliards de yens.