L'action BlackBerry a fait un bond mercredi en Bourse sur les rumeurs d'une offre d'acquisition par Samsung, mais les fabricants canadien et sud-coréen de téléphones intelligents ont aussitôt démenti avoir eu des discussions.

Sur la bourse électronique Nasdaq, l'action BlackBerry a terminé mercredi à 12,60 dollars, en hausse de 30% par rapport à la clôture précédente. Ce bond avait été alimenté par des informations faisant état d'une proposition d'acquisition de BlackBerry par Samsung.

«BlackBerry n'a pas eu de discussions avec Samsung concernant une offre possible d'achat», a indiqué le fabricant canadien dans un communiqué.

Samsung a pour sa part réfuté dans un commuiqué des informations de presse «infondées».

Un gestionnaire de portefeuilles du secteur des technologies de communications, Carl Simard, du cabinet Medici à Montréal, avait fait part de son scepticisme sur cette transaction. Samsung «n'est pas dans le business de vendre des systèmes de sécurité», avait-il déclaré à l'AFP.

Le fabricant canadien, au bord de la faillite en 2013, a achevé une sévère restructuration l'automne dernier et a recentré ses activités sur les services aux professionnels en misant sur son système de sécurité et un nouveau système d'exploitation. Le groupe pèse cependant moins de 1% sur le marché des téléphones intelligents, dont il a été le pionnier au tournant de l'an 2000.

BlackBerry avait surpris les analystes en décembre en annonçant pour le troisième trimestre une réduction considérable de ses pertes, à 148 millions de dollars, contre 4,4 milliards sur la même période en 2013.

Mais l'avenir reste sombre pour BlackBerry. Les analystes financiers sont en effet prudents sur les capacités du groupe BlackBerry à se redresser significativement avec ses derniers produits dont le téléphone intelligent Passport, lancé fin septembre.

Dans une note mardi, Michael Walkley pour la société Canaccord, expliquait ainsi avoir révisé à la baisse ses attentes pour les ventes de boîtiers du dernier trimestre de l'exercice fiscal (décembre à février) du fabricant canadien.

«En dépit de nos attentes d'une amélioration progressive des ventes de boitiers et des marges» pour l'exercice fiscal 2016 (mars 2015 à février 2016), «nous prévoyons que BlackBerry continuera d'enregistrer des pertes en raison de la réduction des fortes marges des services aux entreprises à peine compensée par les ventes de logiciels», expliquait ainsi Michael Walkley. Ce dernier avait un objectif de cours de 10 dollars pour BlackBerry.

De son côté la banque Morgan Stanley est encore plus pessimiste avec un objectif de 7 dollars pour l'action.