Un responsable de la Réserve fédérale américaine s'est déclaré mercredi confiant dans le fait que l'inflation aux États-Unis remonte au niveau de 2% espéré par la Fed, notamment grâce aux injections massives de liquidités de la Fed.

«Avec l'amélioration de l'économie et le fait que les banques commencent à puiser dans leurs réserves pour prêter, cela va créer de la masse monétaire et cela va engendrer de l'inflation», a indiqué à des journalistes Charles Plosser, président de l'antenne régionale de la Fed de Philadelphie après un discours dans cette ville mercredi.

Selon Bloomberg News, «la Fed va avoir la capacité, avec la croissance de l'économie, de faire circuler ces réserves et de faire remonter l'inflation au niveau voulu», a indiqué M. Plosser qui part à la retraite en mars.

M. Plosser était un membre votant du Comité de politique monétaire (FOMC) l'année passée et a voté à plusieurs reprises contre le message de politique monétaire très accommodant du FOMC.

La politique monétaire ultra-expansionniste menée pour faire face à la crise financière a laissé la Fed avec des actifs de 4500 milliards de dollars à son bilan contre 900 milliards avant la crise. Quant aux banques, elles ont en dépôt auprès de la Fed plus de 2700 milliards de dollars de réserves excédentaires.

Selon un rapport de la banque de Réserve fédérale de Philadelphie cosigné par M. Plosser, «les conditions économiques justifient un resserrement graduel de la politique monétaire».

«Retarder une première hausse des taux d'intérêt plus avant au cours de 2015 présente le risque de devoir mener une politique monétaire plus agressive ensuite», ajoute le rapport.

La Fed a indiqué lors de la dernière réunion de son Comité monétaire qu'elle resterait «patiente» avant une première hausse des taux, notamment en raison de l'inflation basse. Les marchés ne s'attendent pas à une normalisation de la politique monétaire avant avril 2015.

Selon l'indice des prix associé aux dépenses de consommation (PCE), très observé par la banque centrale, l'inflation en glissement annuel a décéléré en décembre à 1,2%.

Les marchés semblent également s'attendre à une période prolongée d'inflation basse comme le reflète le rendement des obligations du Trésor américain à 30 ans qui est tombé mercredi à son plus bas niveau historique, chutant jusqu'à 2,393%