L'agence de notation financière Standard & Poor's a confirmé lundi la note du fleuron nippon de l'électronique Sony (SNE) qu'elle avait menacé de dégrader en septembre, escomptant des effets positifs des restructurations engagées.

Le groupe bénéficie d'une note à long terme «BBB-», la 10e meilleure sur l'échelle de l'agence. Située dans la catégorie investissement, elle s'adresse aux émetteurs de qualité moyenne.

«Les restructurations mises en oeuvre et la décision de se focaliser sur les activités les plus profitables, où la compétition est moins rude, devraient aider la compagnie à améliorer sa rentabilité», a estimé S&P dans un communiqué.

L'agence a salué en particulier la stratégie de Sony pour «réduire son exposition» aux marchés difficiles que sont les PC, TV et téléphones. Sony s'est notamment défait de son activité d'ordinateurs Vaio et a placé dans une filiale à part ses téléviseurs Bravia, déficitaires depuis une décennie. Pour les téléphones, une restructuration est en cours.

S&P a toutefois assorti son appréciation d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait l'abaisser à tout moment dans le futur.

«La performance opérationnelle de Sony devrait se redresser progressivement, mais le rythme pourrait ralentir et le risque lié au segment d'électronique grand public demeure significatif», a-t-elle expliqué, pointant «une vive concurrence» dans ce domaine, en particulier dans les mobiles.

Sony, qui souffre sur le marché international face aux géants américain Apple et sud-coréen Samsung, a lancé un train de mesures qui passent notamment par la réduction de 15% de ses effectifs, soit environ 1000 emplois. Le géant nippon a également décidé de se concentrer sur les produits de moyenne et haute gammes, ainsi que sur certains marchés.

Malgré ces dispositions, «nous prévoyons un risque persistant d'instabilité en termes de résultats financiers parce que les modèles sophistiqués, qui sont le point fort de Sony, font face à une compétition accrue», souligne Standard & Poors.

De même, l'activité de téléviseurs reste fragile, bien qu'en meilleure forme, selon l'agence.

Au rang des forces du groupe, elle cite les jeux vidéos, alors que la dernière console PlayStation 4 s'est vendue à 13,5 millions d'exemplaires en moins d'un an, ainsi que les capteurs d'image (pour appareils photo, téléphones, tablettes et caméras).

La division des divertissements audiovisuels (cinéma, musique, chaînes de télévision), à laquelle le PDG Kazuo Hirai s'est dit très attaché récemment, devrait pour sa part «délivrer une performance stable».

L'agence Fitch, qui avait relégué Sony en catégorie spéculative («BB-») en 2012, tout comme Moody's début 2014 («Ba1»), a également jugé mi-novembre que la firme faisait des progrès.