Comme commissaire du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec, Hans Fraikin a convaincu des producteurs hollywoodiens de tourner au Québec - ceux de X-Men, The Words, Immortals, Source Code, The Curious Case of Benjamin Button, pour ne nommer que ceux-là. Mais après huit ans, il passe de l'autre côté de la clôture et devient producteur à Hollywood.

En janvier, Hans Fraikin fondera officiellement son entreprise de production avec des associés à Los Angeles, en plus d'une entreprise pour financer des films qui sera établie aux Émirats arabes unis. Les deux entreprises financeront et produiront des films de langue anglaise pour le marché international.

«Un bon moment»

«C'est un bon moment, car il n'y a pas assez de films disponibles actuellement, le volume de production a diminué. Être producteur, c'est aussi la convergence de mes expériences dans l'industrie du cinéma depuis 20 ans», dit Hans Fraikin en entrevue à La Presse. Il termine aujourd'hui son mandat comme commissaire du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec.

Avant d'être nommé premier commissaire de l'histoire du Bureau en mai 2006, il s'était notamment occupé de distribution internationale pour le studio Fox et avait dirigé le bureau européen de Téléfilm Canada.

Ses partenaires et lui feront affaire avec des investisseurs au Moyen-Orient et en Chine qui souhaitent financer des films à Hollwyood à l'extérieur du système des grands studios, qui financent eux-mêmes la plupart de leurs films. «Depuis que les studios ont décidé de se concentrer sur les blockbusters, ç'a laissé beaucoup de place aux producteurs indépendants», dit Hans Fraikin, qui travaille à temps partiel au Bureau depuis l'annonce de sa démission en juin dernier. Son successeur Pierre Moreau, un Québécois qui était responsable des bureaux de Technicolor en Europe et en Asie, entrera en fonction le mois prochain.

La décision du gouvernement Couillard de réduire le crédit d'impôt pour le tournage de films étrangers n'a pas pesé dans sa décision. Il estime que le crédit d'impôt du Québec, même diminué à 20% (36% en incluant les effets visuels), reste concurrentiel aux yeux des producteurs hollywoodiens. «Sur une production de 100 millions, l'écart réel avec l'Ontario est de - 0,3% en comptant les modalités plus restrictives du crédit d'impôt ontarien», dit Hans Fraikin.

Avec ses partenaires, Hans Fraikin étudie déjà une quinzaine de scénarios et espère en recevoir de scénaristes québécois. Tournera-t-il un jour un film au Québec? «On va toujours regarder le Québec, je connais bien ses entreprises et ses fournisseurs», dit-il.