Le gouvernement libéral avait annoncé son intention de délaisser le modèle subventionnaire au profit d'une stratégie de développement par prises de participation et il en a donné un exemple ce matin, en annonçant un investissement de 5 millions de dollars dans le studio de jeux vidéo québécois Hibernum.

Lors d'une conférence de presse tenue dans le cadre du Sommet international du jeu de Montréal, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust a vanté les mérites «d'une jeune entreprise qui a de l'ambition».

Ce n'est pas une subvention, mais bien un investissement en capital-actions, que réalise Investissement Québec. Les deux parties ont refusé de dévoiler la part de l'entreprise ainsi acquise.

«On cesse d'être subventionnaires, on devient partenaires et c'est un très bon exemple aujourd'hui», a déclaré M. Daoust.

«Vous trouvez peut-être que je prends un comportement du secteur privé, c'est vrai, j'en ai un, à la différence que moi, je représente huit millions d'actionnaires», a-t-il plus tard poursuivi.

Cet investissement devrait permettre à Hibernum Créations, installée au centre-ville de Montréal, de faire passer de 155 à plus de 300 son nombre d'employés. Elle se donne 24 mois pour y parvenir.

«On sent que nous avons une bonne position présentement à l'échelle internationale et qu'il faut miser là-dessus pour prendre de l'expansion», a expliqué le fondateur et président de l'entreprise, Frédérick Faubert.

Le modèle d'affaires de Hibernum consiste à «prendre les plus grandes marques du monde et les emmener là où elles devraient être dans l'univers numérique», a expliqué M. Faubert.

L'entreprise compte des clients comme LEGO, Disney, Mattel et Cartoon Network. Récemment, elle s'est distinguée en produisant pour Amazon un jeu exclusif au premier téléphone intelligent lancé par celle-ci, le Fire Phone.

Pas de privilège

Par ailleurs, l'idée de Québec d'investir dans des entreprises locales n'est pas une forme de réponse à une demande répétée de l'industrie du jeu vidéo, celle de favoriser le développement d'entreprises à propriété québécoise plutôt que de multinationales basées à l'étranger.

«Ubisoft et Warner sont de bons citoyens corporatifs, pourquoi est-ce qu'on les pénaliserait?, a demandé M. Daoust. Il n'y a pas une fiscalité pour les Québécois pure laine et une autre pour les autres.»